Westen non-conventionnel des année 50, "La mission du Capitaine Benson" raconte l'histoire d'un des bras droits du Général Custer après le massacre de Little Bighorn.
Benson retourne au fort après avoir été chercher sa fiancée, fille de général, pour l'épouser. A son retour, le fort est vide et il apprend que Custer est parti bille en tête combattre Sitting Bull et ses légions Sioux et Cheyennes et que personne n'est revenu.
Une enquête a lieu pour déterminer les causes de cette tragédie. D'une part, les officiers encore en vie tapent à bras raccourcis sur Custer et de l'autre Benson est montré du doigt comme un lâche. En effet, il n'était pas là, privant ainsi Custer d'un officier. Pour prouver sa valeur aux yeux de tous et tout particulièrement de son futur beau-père (chargé de l'enquête, bien sûr), il demande à prendre en charge la mission suicide ordonnée par le Président: aller récupérer les corps des officiers restés sur place et notamment la dépouille de Custer lui-même.
Voilà un sujet inhabituel traité avec finesse et sans manichéisme pour l'époque. En effet, si Custer a été considéré comme un héros pendant un temps, il est devenu, vers le premier tiers du XXème siècle un monstre fou et sanguinaire, le porte drapeau du génocide indien. Personne n'est tout blanc ou tout noir et si aujourd'hui, Custer n'a toujours pas bonne réputation, le personnage est tout de même plus mitigé qu'il y a, disons, 20 ans.
Alors ce film de 1956 étonne par son approche équilibrée.
Le film développe les thèmes de l'honneur, du respect de l'ennemi et des morts sans crucifier Custer mais sans taper sur les Indiens non plus.
Exit donc le personnage de l'indien fourbe ou tout simplement violent et sans visage. Sitting Bull, un grand chef et un grand guerrier, est montré ici avec équilibre. C'est un homme d'honneur avec beaucoup de respect pour Custer d'ailleurs (véridique, je suis allée vérifier). Custer, absent puisque mort est respecté pour sa vaillance et son talent au combat mais le film ne met cependant pas de côté l'aberration qu'est la bataille et sa décision d'attaquer comme ça.
Randolph Scott interprète avec retenue un Capitaine Benson pris entre le marteau et l'enclume de l'histoire.
Ce n'est pas un western de cavalcade et de duel au soleil, c'est un western silencieux à la mise en scène sobre.
Vraiment intéressant.