Le scénario de cette petite série B produite par Harry Joe Brown et Randolph Scott est basé sur une idée originale et intéressante. Favori du tristement célèbre George A. Custer, le capitaine Benson est absent lors de la défaite du 7e régiment de cavalerie près de la rivière Little Big Horn, où le lieutenant-colonel « Tête Jaune » et 267 de ses hommes sont tués par les Indiens de Sitting Bull et Crazy Horse. À son retour au fort Lincoln, il réalise l'ampleur du désastre. Accusé à demi-mot par les autres officiers d'avoir fui la bataille parce qu'il connaissait les plans de son supérieur, il tente de se défendre lors de l'enquête menée par le colonel Kellogg, qui se trouve être le père de sa fiancée Martha, et n'a aucune estime pour lui. Afin de prouver sa bravoure, Benson se porte volontaire pour aller récupérer les dépouilles de Custer et des autres officiers afin de leur offrir une sépulture chrétienne. Accompagnée par une poignée d'hommes seulement, il se rend sur les lieux du massacre, désormais considérés comme terre sacrée par les Sioux...
Devant la caméra de Joseph H. Lewis, ce bon vieux Randy incarne ce capitaine droit dans ses bottes, coupable aux yeux de tous de lâcheté, alors qu'il était simplement parti chercher sa fiancée sur l'ordre de son ami Custer, soucieux de la réussite de sa vie de couple. Si cet aspect-là du film n'est guère crédible, toute la première partie du film tient en revanche le spectateur en haleine. L'atmosphère lugubre du fort quasi-vide et l'enquête interne menée par le potentiel beau-père posent efficacement les bases d'un bon suspense. Hélas, la deuxième partie, celle où Benson et ses hommes s'aventurent en territoire indien pour récupérer les corps des leurs, n'est pas à la hauteur, la faute à un manque d'action assez criant et à un dénouement final très peu crédible. La Mission du capitaine Benson s'avère donc un demi-échec, ou une demi-réussite, comme on voudra...