Spitch : Sur le chemin qui le ramène à Fort Lincoln, le Capitaine Benson apprend la défaite du Général Custer à Little Big Horn. Lors de l’enquête qui s’ensuivit, le Capitaine Benson prend sa défense. Mais Benson était étrangement absent lors de la bataille et est rejeté par la troupe. Si bien que lorsque l’ordre d’aller récupérer les corps arrive, Benson se porte volontaire pour cette mission dangereuse en plein territoire indien alors que ceux-ci en interdisent l’accès.
En 1956, Joseph H. Lewis a déjà une importante collection de réalisations à faibles budgets, notamment des westens de série B (courts et moyens métrages) à la fin des années 30. Toutefois, au milieu des années 40, il est œuvre dans le genre Noir : So dark the night (1946), Gun Crazy - Le démon des armes (1950), The big combo - Association criminelle (1954), et c’est avec ces films, devenus des classiques, qu’il restera dans l’histoire du cinéma.
La compagnie de production de Harry Joe Brown et Randolph Scott, satisfaits (à juste titre) de sa réalisation, l’année précédente pour « La ville sans loi », lui ont donc confié la direction de ce The 7th Cavalry. Ce sera leur dernière collaboration puisque, en cette année 1956, Budd Boetticher réalisera avec Randolph Scott « Sept hommes à abattre » qui marquera le début de la série magique que l’on connaît.
Cette Mission du capitaine Benson n’est pas une franche réussite et pourtant l’histoire de Glendon Swarthout (« Le dernier des Géants » de Don Siegel, « Ceux de Cordura » de Robert Rossen) ne manque pas d’originalité. Et le film commence plutôt bien par une atmosphère mortifère prometteuse : Fort désert, longs silences inquiétants ne sont pas autre chose que des présages dramatiques.
En se situant seulement quelques jours après la célèbre bataille de Little Big Horn, le scénario s’engage dans l’originalité et quand Benson (Scott) se voit soupçonné d’avoir fui le danger que promettait l’expédition fantasque de Custer, on se dit que pour sauver son honneur, le capitaine va devoir se lancer dans l’action ! Curieusement il se présente en ami et défenseur de Custer alors que les autres officiers (noms réels des rescapés de la bataille) se défendent en accablant le Général tué au combat « Il se prenait pour Dieu et se croyait invincible. Il a désobéi aux ordres ! Pour tirer toute la gloire à lui en cas de victoire, Custer aurait pu aussi bien faire sauter la cervelle de ses soldats lui-même ». La commission d’enquête assez bien menée nous fait même patienter sans problème. On se dit qu’on va vers un film de procès ; pourquoi pas. Mais, de la patience, il en faudra encore. Et finalement, elle sera déçue, car avant que commence la fameuse mission, il faudra écouter des bavardages et voir des scènes peu intéressantes car on a déjà compris le principe.
Enfin la patrouille, composée de « salopards » ( !), chargée de récupérer les cadavres de Custer et de ses hommes, part à l’action. Enfin… l’action, c’est vite dit. Une molle poursuite d’un guetteur Sioux (un peu italien, on dirait) par Benson et deux de ses cavaliers. Puis Benson (dont les deux soldats ont traîné en route) rattrape et lutte laborieusement avec le guerrier.
Plus tard, on aura droit à une bagarre du Capitaine avec un de ses hommes (joué par Léo Gordon) ; elle sera mieux réalisée. Puis viendront des conflits classiques intérieurs au groupe de soldats ; sans suspens.
Enfin, le détachement militaire arrive à Little Big Horn, où les victimes de la bataille ont été enterrées par les indiens ( ?) et, comme attendu, voilà que survient le grand rassemblement de « Peaux rouges » courroucés (ceux donc qui viennent de massacrer Custer et son 7eme de cavalerie) avec à sa tête Sitting Bull himself. Là, je ne décris pas – no spoiler. A noter quand même un petit dialogue comparatif des croyances et superstitions entre un délégué Sioux et Benson assez original.
Ce western de cavalerie ne brille pas de mille coups de feux, c’est le moins qu’on puisse dire. C’est un petit budget, c’est entendu, mais il est toujours hésitant dans sa dramaturgie (le scénariste ?) et les ficelles utilisées pour éviter les frais sont trop visibles et comme le montage est déjà moyen et que les seconds rôles ne sont pas travaillés comme ils le seront dans les Boetticher des années suivantes, on se dit, quand le film est fini, qu’il aurait mieux valu qu’on l’acheva à la naissance.
J’exagère parce que je suis déçu. En réalité, je ne me suis pas vraiment ennuyé car il y a des idées. Mais le nom du réalisateur et les premières minutes m’avaient tellement fait espérer un régal...
Pour le casting, les rôles féminins sont inconsistants, mais à part Scott (qui porte bien l’uniforme), on retrouve des westerners qu’on aime bien : Léo Gordon, Jay C. Flippen, Frank Wilcox, Michael Pate, et le fordien Harry Carey Jr.