Je trouve la moyenne pour ce film extrêmement basse sur SensCritique, ce qui rentre en totale contradiction avec ma note et mon ressenti. Le film est beaucoup mieux noté, à juste titre, sur d’autres sites.
J’ai adoré La Môme d’Olivier Dahan, une biographie d’Edith Piaf qui retrace plusieurs parties de sa vie. J’ai adoré l’ambiance du film, surtout celle des scènes d’enfance, avec ces faubourgs poisseux. La définition du personnage d’Édith est fascinante. Elle est détestable, et pourtant elle nous émeut, d’une manière absolument vertigineuse. La doublure voix d’Édith Piaf est incroyable, on dirait la vraie voix surgit du temps. La prestation de Marion Cotillard, qui n’est pourtant pas une actrice que j’affectionne, est tout simplement phénoménale. Avec ce film, elle prouve au monde entier qu’elle est une actrice entière.
Je n’ai pas attribué la note maximale, car certains aspects du film me déplaisent, sans pour autant me gâcher le spectacle. Les nombreux allées retours vers la période où Piaf est au plus mal sont trop insitants, à la limite de la morbidité. On assiste à une autopsie de la déchéance, qui manque cruellement de nuances et de retenue. Le personnage d’Edith Piaf est un peu trop grimé, jusqu’à atteindre parfois une franche caricature. J’aurais apprécié qu’elle ne soit pas aussi laide. S’il est vrai que ce n’était pas un canon de beauté, la version du film tombe parfois dans l’exagération.
Toutefois, je pardonne ses défauts à ce film grâce à sa puissance dramatique et émotionnelle. Je crois que je ne saurais jamais m’empêcher de pleurer devant la scène de la mort de Marcel, qui est à mes yeux l’une des plus belles scènes tournées pour le cinéma français. Des émotions décuplées par les chansons de l’artiste dont est ponctué le film et qui prennent tout leur sens avec les images. Alors même que je n’écoute pas du Piaf, je suis bouleversé par ce film, réalisé avec un talent incontestable.