Une mère indigne, un petit contorsionniste raté en guise de père et une grand-mère proxénète, la petite Edith n'a pas profité de l'enfance que tout enfant mérite.
Y'a qu'à voir mon Top10Albums (http://www.senscritique.com/liste/Top_10_Albums/169195) pour constater qu'Edith Piaf est loin de mes références musicales. Visionnant le film, je me suis vite aperçu que j'allais écouter plus de ses chansons en 2 heures que je n'en avais entendu auparavant dans toute ma vie. Marion Cotillard quant à elle n'a non plus une place de choix dans mon coeur, j'étais donc un peu inquiet de ce qu'allait être la scéance.
La mise en scène orchestre des valses temporelles entre l'enfance de l'artiste et sa fin de vie, en n'oubliant évidemment pas sa période de gloire. Cette narration est assez pertinente. Elle met en perspective l'hommage à l'artiste et donne surtout du sens aux paroles des chansons en faisant le parallèle avec ce qu'Edith a vécu, livrant de manière assez habile des explications de textes. On comprend alors tout la complexité d'Edith Piaf, et de l'artiste qui monte sur scène en général que l'on dit doté d'une sensibilité particulière.
Marion Cotillard est réellement habitée par ce rôle. Son interprétation rayonnante est aidée par la caméra qui met en exergue la passion qu'elle a eu pour le personnage. Son travail d'actrice est cette fois remarquable, la métamorphose en tous points confondante.
Le scénario est dur, triste à la fois, et les dialogues sont bruts de décoffrage, comme devait l'être sûrement Edith. Il nous parle des ambitions et des coups de gueule de cette artiste hors du commun, souvent bornée, qui savait tout aussi être audieuse.
- La Môme - est un film pertinent et crédible que l'on peut aller à inscrire dans la catégorie des films historiques.
J'ai été agréablement surpris, tant par le métrage lui-même que par l'actrice, bien que quelques scènes puissent trainer en longueur et que la caméra à l'épaule du début foute carrément la gerbe. Mais qu'importe, le film m'a fait voyager en me captivant d'un bout à l'autre.
Maintenant, je peux dire que je connais un peu mieux cette artiste, véritable monument de la chanson, et avec elle un peu plus de la culture française.
A l'évidence, je serai moins insensible à l'avenir lorsque je l'entendrai passer à la radio ou ailleurs...