Bienvenus en Egypte!
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Miracle. Tel est le mot d’ordre au sortir du visionnage, adulte, de La Momie : car s’il subsistait bien de probants souvenirs, suspendus à ses élans fantastiques et frissonnants, il était improbable d’y voir le digne héritier des ténors du genre de l’aventure majuscule. Nonobstant la carrière plutôt moyenne, si ce n’est médiocre, de Stephen Sommers, nous frisons donc la surprise : s’il endosse à bras le corps son rôle de divertissement sans grandes prétentions, ce premier volet d’une drôle de franchise en devenir mérite que nous nous penchions plus assidûment sur son cas.
Car tel le sarcophage ornementé et chargé d’histoire, cachant en son sein un cadavre en bandelettes avide d’action régressive mais jouissive, La Momie est bien plus qu’un simple scénario de série B aux allures de blockbuster médium : pour peu que vous en grattiez la surface, ses fondations bientôt centenaires révèlent de fait un contexte riche d’évolution, avec pour origines les Universal Monsters et un premier film daté de 1932. L’horreur à la sauce égyptienne n’est donc pas nouvelle ici, mais pareille réactualisation n’était pas dénuée de sens.
Privilégiant l’approche « grand public » de Sommers, au détriment de celle davantage sombre de Clive Barker, les studios Universal et une galerie d’intervenants impliqués ressuscitèrent donc le mythe au travers des péripéties de Rick O’Connel et Evy Carnahan, tous deux flanqués d’un Jonathan tenant du baromètre ambulant : en effet, son costume de sidekick doublé d’un rôle de comic-relief assumé agit presque en trompe-l’œil, sa frivolité chronique s’adjugeant pourtant bon nombre de ressorts scénaristiques majeurs… sans que cela ne soit jamais forcé, facile ou que sais-je encore.
Dès lors, les atouts de La Momie se devinent aisément : ses protagonistes sont on ne peut plus efficients, eux qui déambulent et influent sur une intrigue diablement efficace. Que nous abordions l’académisme de son introduction usé à bon escient (il n’en va pas toujours de même pour les voix-off inaugurales), de l’entrée en scène de ses portraits hauts en couleur ou encore de la simplicité recevable de ses tenants et aboutissants, force est de constater qu’un tout plutôt cohérent se forme : mieux encore, celui-ci ne désemplira pas en imprimant un rythme maîtrisé, conforté par une délectable palette de ton versatile.
Avec son soupçon de romance nullement balourde, La Momie coche aussi bien les cases de l’action débridée que de l’humour faisant mouche… et de la « douce » épouvante. D’ailleurs, sans compter l’écriture assez fine d’un Imhotep doué d’ambitions légitimes (certes, trois millénaires de momification l’auront rendu amer comme retors, que voulez-vous), c’est sur ce point précis que le long-métrage parachève sa réussite : le destin funeste et solitaire des « américains », qui s’adjuge un caractère effrayant (toute proportion gardée) car inexorable, souligne la bonne construction d’un récit ayant plus d’une corde à son arc.
Forcément, le sort de Beni abonde en ce sens et démontre d’une ironie savoureuse, élevant par voie de fait La Momie par-delà les basses prétentions que nous aurions pu lui prêter. Alors certes, oui, Brendan Fraser n’est pas Harrison Ford, mais il vaut mieux s’en réjouir : celui-ci campe à merveille un Rick marquant à sa manière les esprits, sa légère beaufitude initiale cédant le pas à un charisme non-absolu oscillant entre témérité, pragmatisme et auto-dérision palpable. Finalement, tel pourrait être le fin mot de ce papier enthousiaste, La Momie constituant un trépidant divertissement fait avec sérieux… ne se prenant pas (trop) au sérieux : comment pourrions alors faire la fine bouche ?
Car ce qui fait le plus tiquer, in fine, c’est bien cette moyenne complètement aux fraises.
Créée
le 25 juin 2020
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