C'est rare... Sincèrement, c'est rare, que je mette une note aussi basse à un film. Parce que je suis un optimiste, je préfère m'attarder sur les quelques qualités d'un film plutôt que m'acharner sur ses défauts. Je sais pas, j'suis comme ça. J'suis un gars gentil.
Le souci avec ce troisième volet de la Momie, c'est que je ne trouve aucune qualité qui me permette de rattraper mon ressentit sur ce film.
Ce film est une merde.
Non sans déconner, qu'est-ce que je peux dire, ce film est une merde. Je ne trouve rien, absolument rien de bon à dire dessus, ne serait-ce quelques détails peut-être... les effets spéciaux sont sympas, sans être dingues... Et puis...
Désolé, j'étais en train de me dire que John Hannah sauvait le film mais même pas. Il passe son temps à parler tout seul en essayant de nous faire rire, c'est... c'est déplorable.
Je sais vraiment pas comment amener la chose, je peux vous faire une liste de toutes les merdes que fait ce film, mais bon, ça ressemblerait plus trop à une critique. Bon, allez, c'est partit.
La première chose qu'on remarque avec ce film, c'est le décalage avec les deux précédents épisodes. Exit l’Égypte, bonjours la Chine, plus de Rachel Weisz, remplacée par Maria Bello (je reviendrai dessus), Rick et Evy sont désormais un couple de riches retraités (sans cheveux blancs), qui font de la pêche. La musique n'est plus la même. En fait, la seule chose que conserve ce film par rapport aux autres, c'est le schéma de narration, qui est toujours le même. À savoir : un méchant qu'on a momifié, parce qu'il était méchant (on remarque quand même qu'Imothep était un personnage bien plus subtil, mais j'y reviendrai). Les archéologues que sont la famille O'Connell ou un groupe de méchants le ressuscitent (soit parce qu'ils sont cons, soit parce qu'ils sont méchants). Le méchant fait des trucs de méchant, les gentils l'affrontent, ils réussissent grâce à une arme (ou un bouquin) à l’anéantir, tout le monde est content, malgré tout ça, Jonathan réussit à avoir un peu de trésors, tout est bien qui finit bien.
Et bordel, qu'est-ce que je peux en avoir marre, au bout de trois films ! Aucun effort ! Rien, pas une seule subtilité qui permettrait de démarquer ce film des autres. Ce film, c'est une commande faite à un réalisateur de merde, qui en avait rien à foutre de son film, et voilà le résultat. Putain, même si Stephen Sommers avait des défauts, il y mettait du cœur dans ses films !
Une des choses qui donne envie de se suicider dès les premières minutes du film, c'est cet humour incessant censé plaire aux jeunes. Y a un personnage pour faire rire, c'est Jonathan (et le tandem qu'il formait avec Alex mais il est devenu adulte). Mais comme celui-ci apparaît qu'au bout de vingt minutes, a quoi on a droit, le couple O'Connell qui s'emmerde dans sa vie de retraités. Un Rick qui arrive pas à pêcher, une Evy qui joue de l'épée et que... oh bah tiens, y avait le majordome donc c'est gênant. Une Evy qui veut baiser (enfin, on dit pas le mot, mais c'est assez clair pour comprendre), sauf que Rick dort. Et à chaque fois qu'il y a une blague, y a ce son de musique qui s'arrête, je saurai pas comment le décrire, vous savez, c'est un son un peu dans le même style que le « SCRATCH » dans les films pas marrants. Bah voilà, c'est ça.
Et concernant Jonathan... AAAAAAAAAAAH.
Comment rater un personnage aussi drôle à ce point ?! Le truc drôle avec Jonathan, c'est ses interactions avec les autres personnages. Le fait que Rick soit téméraire et courageux, et que lui c'est une chochotte. C'est le fait qu'il soit prêt à fuir dès que le danger guette, à moins qu'un trésor soit sous ses yeux. Bref, c'est le fait que les personnages se foutent de sa gueule et qu'il garde la tête haute malgré tout. Sauf que dans le film, la seule interaction qu'il a avec un personnage, c'est une vache dans un avion (putain, que fait une vache dans un avion), à qui il rend la liberté dans les montagnes. Il gueule son nom en disant : « tu es libre ». A quoi ça servait de se trimballer une vache pendant dix minutes de film? Juste pour une chose, pour pouvoir insérer une blague, une SEULE blague... quand elle vomit hors-champ sur Jonathan.
Vous me voyez pas, mais à l'instant où j'écris cette critique, je suis réellement en train de faire de mon mieux pour exprimer le sentiment de honte, de peine, et de désespoir que j'ai devant ce film. Et là on va entrer dans la partie la plus drôle, les incohérences et les invraisemblances.
On a déjà eu le coup de la vache dans l'avion, mais attendez de voir la suite. On a un putain de général chinois, qui se dit « pfff, mon pays est pas assez puissant, et si je ressuscitais l'ancien Empereur de Chine pour que celui-ci règne et que je devienne son général ». Un autre truc incroyable, c'est les yétis. Et attention, t'as pas un yéti, non ça serait pas assez cool, t'en as trois ! A un moment t'as la chinoise du groupe (oui parce qu'on est en Chine, faut bien une chinoise dans le groupe), qui appelle quelque chose à l'aide dans les montagnes, et t'as cette bande de yétis qui débarque, qui défonce les méchants, protège les gentils et PUTAIN !!!
Ou encore le coup de « seul le sang d'un être au cœur pur pourra faire revenir l'Empereur ». Un sang pur, Evy ??? Putain, que ce soit Rick ou Evy, on les a vu tuer des dizaines de gens dans les films précédents, va pas me faire croire qu'une réplique du genre « oh, c'est l'amour qui rend son cœur pur » permettra de trouver une justification cohérente, à la résurrection de ce putain d'Empereur de Chine !!! Dans les films précédents, Imothep était ramené à la vie avec une incantation, c'était con et simple, mais ça passait. Allez pas me chercher une pierre magique qui fonctionne qu'avec le sang d'une personne et qu'il faut poser sur le cadavre de l'Empereur. Le général chinois le pose même pas sur l'Empereur mais sur un autre cadavre, mais ça le fait quand même revenir !
Et la scène qui suit, une scène de course-poursuite dans les rues de Shanghai en plein nouvel an chinois est sûrement l'une des plus mauvaises que j'ai pu voir. Jonathan a le feu au cul, mais genre, pas qu'une braise, je ferai un barbecue sur son cul que ma saucisse serait grillée en deux secondes, et le mec s'en rend même pas compte. Quand Rick le lui dit il fait « oh mon dieu, j'ai le feu au cul ». Aux fesses, parce que bon, faut pas que ça soit vulgaire pour les jeunes qui regardent. Ou encore, l'Empereur de Chine, le putain d'Empereur avec ses super pouvoirs, qui quand il est face au fils de Rick (j'y reviendrai), lui balance un bout de son corps en décomposition. Nan, t'aurait peut-être pu l'enflammer, je sais pas, t'as décidé tout à coup qu'un morceau de ton crâne ferait un bon projectile pour anéantir un ennemi? Ou encore le fait que le putain d'Empereur de Chine ne contrôle pas quatre mais cinq éléments. Et ouais mon gars, parce que c'est tellement plus classe quand un cinquième élément vient s'ajouter à tout ça. Et quel est donc ce merveilleux cinquième élément, qui je sais pas, pourrait être utilisé pour rendre le méchant encore plus badass.
Le métal...
Ouah... Je... En plus... il ne l'utilise jamais...
A cela, vient s'ajouter des dialogues, pas très bons. Du genre, le fils de Rick, Alex (j'y arrive), qui à un penchant pour la chinoise (oui parce que le mélange des cultures, c'est trop cool). Du coup, pour l'aborder... Il lui dit que sa mère croit qu'il se passe quelque chose entre eux deux, dément ça en disant qu'ils sont opposés « nan mais moi j'suis fils d'un américain, toi t'es chinoise. Moi, j'aime les flingues, toi t'aimes les couteaux. Moi je fouille et détruit des tombes, alors que toi tu les protèges ». Si seulement on pouvait draguer quelqu'un de cette façon, je me sentirai moins seul.
En autre nœud dramatique servi par de formidables dialogues, c'est la relation père/fils assez bordélique entre Rick et Alex, un conflit, qui n'a pas vraiment lieu d'être ni vraiment de cohérence. Le gamin a découvert une putain de tombe, ils disent que c'est peut-être la plus grande découverte du siècle, et Evy est obligée de dire à Rick d'avoir l'air fier de son fils. Putain, ton gamin est le plus grand archéologue du siècle, il t'as surpassé, et t'en as rien à foutre, t'es pas fier ? T'es pas foutu de nous sortir un « je suis fier de toi, fiston » ? Mais, père de merde ! Père de merde qui peut pas s'empêcher de s'engueuler avec son fils parce que sinon, le film serait trop court. Père de merde qui, contre toute-attente, se blesse pour protéger son fils, mais c'est pas grave, parce qu'on pourra le soigner grâce à la magie, comme on a ressuscité Evy dans le deuxième film.
Putain, une fois Rick guérie, je m'attendais à ce qu'Alex lui fasse « pourquoi t'as fais ça papa ? », et que celui-ci lui réponde « parce que tu es mon fils ». Et à côté de ça, t'as une Evy qui dit à tous les deux, que c'est pas bien, qu'il faut s'aimer, sans prendre les choses en main ! Putain, la Evy des premiers films est maladroite, mais pleine de bonnes volonté, un peu fofolle, mais c'est un personnage qui agit ! Dans ce film, c'est simplement pas Evy ! Ni l'actrice, ni l'écriture du personnage. Ici on a une mère sans fond, qui ne dit rien, qui ne fait rien, qui est figurante et qui fait quelques reproches à son mari parce que bon, le taquiner c'est rigolo et ça rajoute de l'humour au film.
Et encore, Evy c'est pas la pire. Alex, Rick, Jonathan, tous, TOUS sont creux, c'est fou ! Ce qui faisait la force des précédents films, c'était l'union que formait ce groupe. Cette complicité entre les personnages qui les rendait attachants. Et c'étaient des personnages véritablement en danger. Evy sur le point d'être sacrifiée par Imothep dans le premier, ou le bracelet d'Anubis sur Alex dans le second, on les sentait véritablement en danger. Mais le pire personnage, le plus incroyablement mauvais, c'est le méchant !
Agrougrou, méchant !!! Je suis méchant, je veux conquérir le monde, et je veux devenir immortel, parce que je suis méchant. Je maîtrise les arts martiaux, les cinq éléments, ainsi que le métal parce que je suis méchant. Et je peux lancer des bouts de mon crânes. Je suis un connard avec tout le monde parce que je suis méchant ! J'ai une super armée qui attend que d'être réveillée ! Et aussi, j'ai aucune profondeur, parce qu'à part vouloir dominer le monde, j'ai pas d'autres motivation... mais je suis méchant !
Bordel, les deux premiers films étaient pas parfaits, mais s'il y avait une qualité à retenir, c'est leur méchant, Imothep. Imothep était une raclure, un salaud, mais il faisait tout ça par amour, et ça se voyait qu'il aimait sa femme. Surtout à la fin du deuxième film, lorsque celle-ci fuit sous ses yeux. Putain, la prestation d'Arnold Vosloo était juste sidérante dans cette scène, car tu voyais que malgré toute la fureur et le danger qu'Imothep représentait, avant d'être un méchant, c'était un homme amoureux, et prêt à tout pour la femme de sa vie.
Là non, déjà, comme l'Empereur est une raclure avec tout le monde, c'est assez difficile d'établir des relations avec d'autres personnages, qui... je sais pas, pourraient lui donner une certaine densité. Ses motivations sont sans originalité, ses pouvoirs, c'est se transformer en dragon à trois têtes (très moche), utiliser les éléments, mais bon... tu le verras jamais utiliser le vent ou la terre. Tous ce qu'il fera, c'est cracher du feu ou une fois utiliser la glace à son avantage.
Non j'en peux plus. C'est horrible de dire ça, mais je crois que c'est clairement un des pires méchants que j'ai vu dans un film. Non seulement, il est creux, mais il a pas de charisme, y a aucun effet de mise en scène qui puisse le rendre charismatique. Son design en forme de momie est à des années lumières de la terreur que pouvait procurer Imothep. Il parle jamais, et ne sert finalement qu'à être méchant parce qu'il faut bien un méchant pour raconter une histoire.
Et voyez-vous le souci de l'ensemble du film, c'est qu'il n'y a rien à raconter, rien à montrer. On pourra dire que c'est un spectacle avec de bonnes scènes d'action, mais pour être tout à fait honnête, et je joue pas sur la nostalgie, je trouve les scènes d'actions dans les deux premiers bien mieux chorégraphiées. Parce qu'à part sortir leurs armes à feux, les gentils font rien. La bataille finale entre momies est exposée seulement une minute à l'écran. Le reste c'est Rick contre l'Empereur, mais le montage est surcutté, incompréhensible et dénudé d'âme. Le combat entre Rick et le Roi Scorpion, bien que des fois mal animé, tentait des choses et au final, on y croyait. Enfin voilà.
Faut être honnête, ce film n'a aucun intérêt. Le scénario est une catastrophe, les acteurs sont mauvais, la musique aucunement marquante. Je l'ai dit plus haut, ce film est une merde. Et aussi fou que cela puisse paraître, il finit par un cliffangher des plus navrants, avec un Jonathan qui dit qu'il part pour le Pérou, parce qu'on sait jamais, p'têt que le prochain film se passera au Pérou, HEIN (clin d’œil subtile) ?
Enfin voilà. C'est triste parce que finir une trilogie dont les deux premiers films sont quand même très bons, par une troisième volet aussi mauvais, ça détruit totalement l'avis qu'on peut avoir sur l'ensemble de la saga. Et c'est même pas comme si y avait une quelconque continuité avec les épisodes précédents. On nous fout des clins d’œils tout le long, mais allez vous faire mettre. Rob Cohen nous a servit là un film de merde, et je reste sur ma position. Ce film est une catastrophe.