The Greengrass Supremacy.
Changement de réalisateur pour ce second opus des (mes)aventures de Jason Bourne, Paul Greengrass remplaçant au pied levé Doug Liman, ici producteur. Abordant le projet comme de la pure politic-fiction (et non comme un simple blockbuster), noire et mélancolique (superbe scène du baiser d'adieu sous l'eau), le metteur en scène du superbe "Bloody Sunday" parvient en s'emparer d'une simple commande et de la faire sienne, au risque de s'aliéner une bonne partie du public, privilégiant la tension à l'action. Issu du documentaire, le cinéaste bouscule les règles du cinéma d'entertainement de l'époque, et pratique une approche frontale de l'action, nerveuse et brute de décoffrage, comme l'avait magistralement fait John McTiernan sur "Die Hard 3", poussant à son paroxysme l'usage de la caméra portée lors d'une poursuite finale incroyable obligeant le spectateur à une concentration de chaque instant s'il ne veut rien perdre de l'action. Le style de Greengrass influencera énormément Hollywood par la suite, d'une façon plutôt négative malheureusement, la majorité des "copieurs" se contentant de secouer la caméra dans tous les sens.