Suite directe de La Mémoire dans la peau, respectant minutieusement la trame initiale, rajoutant une intrigue plus développée, plus brutale, plus haletante, cette séquelle se veut nerveuse grâce au frénétique Paul Greengrass, remplaçant son prédécesseur Doug Liman. Le metteur en scène aime le réalisme et tourne donc des plans rapides, hachés sur la table de montage pour se sentir happé par la vivacité des évènements, le tout étant filmé avec sa caméra virevoltante. Car c'est caméra à l'épaule que le réalisateur anglais va poursuivre cette aventure palpitante commencée en 2002.
Courses-poursuites incroyables, combats rapprochés virulents, faces-à-faces au suspense insoutenable : tout est là pour retenir l'attention et projeter le spectateur dans le vif de l'action, quasiment aux côtés d'un Matt Damon plus charismatique que jamais. Le casting est par ailleurs tout bonnement impressionnant : Joan Allen remplace haut la main Chris Cooper en traqueuse forcenée, Brian Cox se retrouve plus impliqué dans cette affaire louche aux côtés d'un Karl Roden hélas un peu effacé au profit de deux tueurs des plus efficaces tous droit sortis du Seigneur des Anneaux : Karl Urban et Marton Csokas dans des rôles à contre-emploi mémorables...
Le scénario réserve comme le précédent son lot de rebondissements progressifs où l'on en apprend plus sur Jason, sur son passé de tueur et sur ses méthodes toujours plus imprévisibles. Si dans La Mémoire dans la peau, il était traqué de toutes parts, le revoici ici toujours poursuivi mais changeant nettement la donne : il traque également ses poursuivants et non sans haine. Devenu une proie chassant son chasseur, nous découvrons avec plaisir un nouveau Bourne... Respectant l'œuvre de Liman, Greengrass réussit à s'imposer et propose l'exemple-type de la séquelle parfaite.