Et pour quelques Lires de plus
Sergio Leone a détesté les autres westerns faits en Italie (jugement trop généralisé et injuste pour de nombreux films). Une des raisons probables de cette condamnation est le copiage de ses propres oeuvres. Après avoir fait des imitations de westerns de série B américaines (avec moults pseudos anglo-saxons), le succès de Pour une poignée de dollars a lancé la mode du héros cynique dans un ouest amoral. Même Corbucci a repris des éléments du premier western de Leone pour Django. Mais le cas le plus flagrant reste ce film-ci :
- Vincenzoni a écrit le scénario (Malheureusement mort récemment)
- Un jeune et un vieux (Lee Van Cleef) sont à la recherche d'un gang de bandits, l'un pour raison financière, l'autre par vengeance
- Parmi les bandits se trouvent Luigi Pistilli et Mario Brega
- Morricone est à la musique...
Toute ressemblance avec Et pour quelques dollars de plus (qui a quand même été en tête du box-office italien en 1965) ne semble donc pas purement fortuite. Mais heureusement ce scénario réussit à s'écarter du pur cynisme léonien pour offrir qqch d'autre : une métaphore politique. En effet, Petroni a fait de ses bandits des notables respectables qui détournent l'argent public. Donc je ne vais pas parler de pure exploitation.
On remarque aussi une relation (paternelle!) entre les 2 héros plus approfondies que dans la plupart des autres westerns ou Lee Van Cleef devait s'associer avec un petit blanc-bec. Malheureusement le manque d’expressivité de John Philip Law (seule fausse note du casting) gâche un peu les scènes d'émotion.
Enfin au niveau technique, c'est bien fait. Juste à déplorer le gimmick repris par Tarantino dans Kill Bill, quand le héros reconnaît les vilains. Répétez cela sur Une heure trente et non 3 heures, avec 2 gimmick en moins d'une minute encore, devient rapidement lassant.
Enfin pour relever un peu la note, rien de mieux que la BO de Morricone qui réussit encore une fois à être originale et grandiose.