Poney Club

Si vous trouvez que les films d'Alain Resnais relèvent encore bien trop du récit et que "En attendant Godot" fait bien trop sens à vos yeux, si l'existentialisme sec sans aucun thème à mâcher est pour vous le summum du plaisir, et si vous ne vous souciez pas trop d'un montage correct, d'une lumière intéressante ou de savoir globalement ce qu'il se passe à l'écran, alors ce film est absolument pour vous.

De nombreux films de mon panthéon personnel sont profondément contemplatifs. Mais pour qu'un film mérite l'étiquette "contemplatif", il doit y avoir quelque chose à contempler. Ici, il n'y a rien. Un désert aride, aussi aride que la lumière naturelle (XL) sous laquelle il a été tourné. L'absence délibérée de tout ce qui pourrait ressembler à une esthétique tient sa forme sous un soleil nu comme, je suppose, une sorte de déclaration. La même que Sartre et Beckett ont faite plus tôt, dans leurs propres œuvres douloureuses, sur "l'expérience humaine". Une déclaration que je trouve paresseuse et qui ne m'a jamais vraiment intéressé. Pas étonnant que ce foutu truc n'ait pas eu de sortie en salle et soit allé directement à la télé ! Il parvient d'une manière ou d'une autre à être à la fois trop simple et trop prétentieux, ce qui finit par sembler être une étrange flexion qui rend impossible de détourner les yeux de l'écran. J'ai dû lui donner une étoile de plus pour cette raison seulement.

"The Shooting", ou du moins c'est ce que j'entends, occupe la place du premier "Acid Western" de l'histoire du cinéma, un sous-genre qui m'a apporté beaucoup de joie par la suite. Il se peut que ce soit le premier, mais Dieu merci, ce ne fut pas le dernier.

Quelle chose étrange, étrange putain de chose.