Résumé
Si le film de David Cronenberg parvient à faire ressentir de fortes sensations (horreur, dégoût, pitié), le scénario est assez faible et l'ensemble décevant.
Détails (et spoilers)
Le coup du scientifique possédé qui se retrouve piégé par ses inventions excessives est un grand classique et n'a donc rien de très original. Mais il faut reconnaitre que c'est une base intéressante pour développer un propos sur les limites de l'humanité, de la science et plus globalement sur les affres du progrès technique. Mais ce n'est pas vraiment ce que La Mouche fait, ou du moins faiblement. Une lecture politique du film est assez vaine, à moins d'y voir un lien avec le SIDA - ou dans une moindre mesure avec le droit à l'avortement - que je trouverais assez maladroit au-delà d'être capillotracté.
On pourra bien sur comprendre que le climat anxiogène du film et ses scènes gores aient provoqué un certain effet, et donc quelques louanges, mais je ne pense pas que cela soit suffisant pour en faire un film ne serait-ce que décent. Car au-delà de cet aspect, bien peu de choses sont à sauver dans un film qui parvient à ennuyer malgré sa durée modeste.
Pire, les situations pseudos romantiques sont ridicules voire problématiques. Si la relation Veronica-Seth passe encore, celle avec l'ex toxique de Veronica est vraiment gênante. On passe du tocard violent qui s'incruste dans son appart à une scène finale qui le dépeint comme ultime sauveur de la jeune femme mise en danger par cette immonde mouche qui ne voulait faire qu'un avec la pureté humaine de Veronica...
4.5/10