Lors d’une exposition de sciences, la journaliste Veronica Quaife interviewe des scientifiques présentant leurs derniers projets. Cette dernière croise le jeune biologiste Seth Brundle qui s’est lancé à la création d'une machine de téléportation sous forme de deux capsules. Une pour le point de départ, l'autre pour l'arrivée. Soif de curiosité et sous le charme de ce biologiste, Veronica prend la décision de suivre d’un œil attentif l’avancement du projet et d’assister aux essais. Un jour, le projet a fuité. Sous un coup de tête, Seth prend la décision de se téléporter lui-même sans se rendre compte qu’une mouche s'est faufilée dans la première capsule avant de lancer le programme. Et malheureusement, la deuxième capsule est programmée pour former qu’un seul corps. Avec la fusion de son ADN et celui de la mouche, Seth subit une transformation aberrante de son physique pour ressembler de plus en plus à une mouche monstrueuse. Un scénario d’une grande simplicité de compréhension dont il n’y a pas besoin de faire plus pour rester bouche bée.
Surtout que le réalisateur David Cronenbourg l’a pigmenté de situation ou de sentiments tels que l’amour entre Seth et Veronica pour nous forcer à s’accrocher terriblement à cette histoire qui devient si inquiétante pour ne pas nous laisser de marbre. S’il y a bien un acteur dont on peut hautement le féliciter pour son interprétation de son personnage, c’est bien Jeff Goldblum. Ce dernier a passé cinq heures de maquillage par jour de tournage pour incarner le scientifique qui perd totalement la tête par sa mutation. Des conditions pas évidentes à subir pour ce dernier. Néanmoins, il fait le job en campant brillamment le rôle d’un scientifique très doué mais imprudent dans ses gestes.
À ses côtés, on a la journaliste Veronica qui est jouée brillamment par une Geena Davis nous livrant une image convaincante de la femme amoureuse du scientifique. Son personnage est bien représenté pour bien nous faire voir dans quel pétrin cette dernière s’est mise en s’associant avec le biologiste. Des dents qui tombent, de la bave dégoulinant de la bouche de Seth, des ongles qui se détachent, voici des exemples d’étapes de la transformation du biologiste qu’on peut voir dans la production. Des étapes qui ne sont pas jolies à voir, voire même répugnant, et pourtant, on reste accroché à cette transformation pourrissant bien la vie de Seth. Et également à l’amour entre les deux protagonistes qui ne retire rien en tension dans ce long-métrage.
Sans compter les images d’un niveau gore bien raisonnable pour que le film n’est pas la tendance de tomber dans le genre d’horreur avec du maquillage et des effets spéciaux très soignées et bien appliquées. Ce film est une petite merveille de l’épouvante horreur que le réalisateur a su le mettre en œuvre avec un style de réalisation unique et non copiable. Personnellement, je n’ai pas été séduit des précédents longs-métrages du cinéaste tels que Vidéodrome ou Scanners par son sens artistique exagéré et sans aucun sens mais là, j’ai été bluffé bien plus qu’une fois par cette vision d'horreur marquant pour ne penser à rien d’autre qu’à cette histoire de cette transformation incroyablement frappante. 7/10
La machine est programmée uniquement que pour former un seul être, et il y avait une mouche avec moi !