The Fly de 1958 est la 1ère adaptation de la nouvelle de George Langelaan bien avant l'adaptation de Cronenberg. Le film autant que la nouvelle est d'ailleurs une source d'inspiration pour le film de 1986.
Le grain propre à l'époque et les couleurs en technicolor donne un charme à ce genre de film. La réalisation est certes simple, mais efficace. Il n'y a pas de fulgurance ou de prise de risque cependant cela évite parfois les ratages. Le récit est classique dans son genre de narration avec mystère et résolution par le flashback, rien de novateur dans le procédé. Mais au moins c'est clair, limpide. L'histoire se déroule toute seule sans accroc. Le suspens fonctionne bien aussi.
Cependant, cela manque effectivement d'implication avec les personnages, à aucun moment le film nous prend au tripes. Le comportement de la femme me semble bien étrange, peu logique, et même froid.
Certes, elle a tué un monstre, mais son mari est quand même mort. Même si elle peut juger sa mort comme antérieure à la mort du monstre, il est quand même bel et bien mort. Elle ne ressent pourtant aucune tristesse...
C'est toujours sympa de voir Vincent Price, même si son rôle n'est pas vraiment important dans l'intrigue. Le dénouement du mystère est par contre assez bien amené avec une belle gradation dans l'horreur. Je regrette par contre la dernière scène du film, elle est une sorte de happy end un peu ridicule et pas vraiment utile.
Le garçon vient d'apprendre la mort de son père, mais tout le monde s'en va content, en se tenant par la main comme une nouvelle famille.
Le "héros" du film, qui n'en est absolument pas un -il n'a fait aucune action réellement utile à l'histoire- a ce qu'il désire depuis toujours. La femme de son frère et sa vie. Sans aucun effort. Sans réel tort de la part de son frère. Ou alors le problème vient aussi du fait que la folie scientifique du père soit si peu montrée voir absente du film. On ne le présente pas comme un mégalo, à part la scène du chat peut-être, mais cela n'est pas approfondi. A contrario, justement, dans cette dernière scène, on donne encore du crédit à ce qu'il tentait de faire. On le présente clairement comme un grand homme. Contrairement au frère qui n'est même pas vraiment présenté. On ne sait pas réellement ce qu'il fait dans l'entreprise. Sa caractéristique principale est sa gentillesse et à part ça...
Cela reste pour moi un film loin d'être désagréable à regarder, l'histoire nous tient jusqu'au bout. Le message par contre en demi-teinte sur la science ne fonctionne pas, il aurait fallu prendre un parti plus radical à travers les personnages et leur psychologie. Mais une œuvre certainement à voir pour le nouveau regard qu'elle nous permet d'avoir sur l'œuvre de Cronenberg.