Curieux film marqué par la lourdeur artisanale de sa post-synchronisation. Un scénario assez rudimentaire, réservant pourtant quelques instants intimistes aux faux airs à la Antonioni, mais une mise en scène tentant des choses avec conviction. Le montage en particulier s'emploie à une certaine modernité par ses accélérations subites (séquence qui part en spirale dans l'escalier pour refléter la complexité administrative vertigineuse contrariant le projet du colon), ou ses séquences alternées; les dialogues peuvent se poursuivre off, et substantiellement, sur la suite du récit. Le traitement des sons participent à l'ambition de restituer la découverte de la forêt amazonienne. Visuellement, quelques prouesses, comme ce long travelling compliqué suivant l'arrivée du protagoniste au ministère, ou cet autre progressant dans un couloir sombre vers deux personnages dialoguant tout au bout au loin. Belle séquence, muette cette fois, où le couple rejoint en pirogue leur maison après le drame, sans aucune effusion mélo. Approche poétique avec le moulin à eau de l'enfant aux abords peuplés de figurines traditionnelles (quechuas ?), métaphore de l'utopie paternelle.