Critique de Still Life par Serge LEFORT
Tourné comme un documentaire sociologique, ce film donne à voir sans discours superflus.Lire : Dossier Films non bavards, Monde en Question.
Par
le 1 janv. 2025
Texte minimaliste et mise en scène épurée portant un regard d'entomologiste sur un couple de provinciaux, fonctionnaires en fin carrière, exclus du progrès dont bénéficie les citadins, traités sans humanité comme des éléments interchangeables par une administration centrale indifférente aux individus oeuvrant pour la nation (s'ajoute un fils de passage le temps d'une permission, mal nourri par l'armée, autrement dit exploité par l'Etat). La mise en scène n'a pas l'intensité métronomique de Jeanne Dielman, mais a ceci de commun qu'elle exprime une temporalité insensée qui se répète avec absurdité, se déclinant (infime variation des cadrages au fil des jours), sans pour autant se renouveler (ironiquement, le garde-barrière remonte régulièrement son réveil, comme un automate). L'homme ne connait pas bien son âge, n'a pas vu son existence passer, et semble d'une manière libératrice se réapproprier dans la séquence finale, son identité, sa vie, sa temporalité, en prenant le chemin de l'errance avec sa femme. Libre peut-être comme le pâtre, nomade, aperçu en début de film avec ses bêtes.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Film iranien, Collision présent/passé, Ethnographie / Ethnologie, Temps et Marginaux-Exclus-Parias
Créée
le 10 juin 2024
Critique lue 15 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Still Life
Tourné comme un documentaire sociologique, ce film donne à voir sans discours superflus.Lire : Dossier Films non bavards, Monde en Question.
Par
le 1 janv. 2025
Du même critique
La tournure de cette comédie est finement menée, son écriture précise et équilibrée. Elle mets en dérision une certaine tradition patriarcale et plus généralement la posture masculine machiste dans...
Par
le 24 juin 2024
1 j'aime
Tragédie mizoguchienne mettant en scène un monde aux conventions sociales rigides, aliénantes et mortifères, plus impitoyables encore à l'égard du petit peuple: une sexualité féminine entravée, des...
Par
le 16 juin 2024
1 j'aime
Texte minimaliste et mise en scène épurée portant un regard d'entomologiste sur un couple de provinciaux, fonctionnaires en fin carrière, exclus du progrès dont bénéficie les citadins, traités sans...
Par
le 10 juin 2024
1 j'aime