Un homme se rend à sur Évreux où il doit conclure la procédure de divorce avec son ex-femme. En attendant qu'elle arrive au lieu de rendez-vous, une chambre d'hôtel, il est à une terrasse et attire l'attention d'une jeune femme qui veut en savoir plus sur lui.
A posteriori, Marguerite Duras avait des mots très durs contre ce premier film. Et il faut dire qu'il est à l'opposé de ce qu'elle fera par la suite avec notamment Indian Song ou Le camion dans le sens où c'est histoire assez conventionnelle, fortement influencée par le cinéma de Godard dans l'utilisation des voix-off, mais je n'ai pas détesté le résultat. C'est clairement en deux parties, avec comme seul lien l'homme, joué par Robert Hossein : la rencontre avec Julie Dassin (la soeur de Joe), puis les retrouvailles houleuses avec son ex-femme, Delphine Seyrig, d'une grande beauté froide.
C'est filmé dans un très beau noir et blanc, dans un style déjà littéraire avec pas mal de monologues, très peu de musique, et où point déjà le féminisme cher à Duras et Seyrig, dans le sens où on apprend que c'est par elle que la cause du divorce arrive, une liberté que la deuxième va payer cher. Il se passe peu de choses, il n'y a que trois personnages dont d'ailleurs aucun n'est nommé comme pour souligner l'universalité du propos, mais le film est très intéressant. Je dirais même que c'est ce qu'il faut voir même si on est allergique au cinéma de Duras. Qui d'ailleurs a signé ce premier film en compagnie de Paul Seban (dont ça sera la seule incursion sur le grand écran).