Marguerite Duras occupe dans le cinéma une place singulière, cherchant à concilier cinéma et littérature. Sa radicalité est telle qu'il est facile d'être laissé de côté. J'en connais beaucoup, et j'avoue en faire partie. J'imagine, par exemple, qu'India song est effectivement un chef-d'œuvre du septième art, mais je ne suis même pas allé au bout. Cette note et cet avis ne représentent donc, plus que jamais, que mon opinion personnelle.
La musica est une histoire d'amour et de mort. Les personnages de Duras semblent tous avoir cette pulsion d'autodestruction qui les pousse dans un marasme émotionnel. C'est que, bien que l'amour soit au centre de ces histoires, ils sont irrémédiablement seuls. Malgré tout, si le sacrifice ultime est pensé et même souhaité, il faut vivre. Alors chacun de se défendre, s'enfermant dans une carapace, ne souhaitant rien laisser filtrer de ce qui les émeut. Les autres, c'est le risque d'être blessé.
C'est donc aux acteurs d'exprimer ce que leur paroles n'expriment pas, par un regard, un mouvement. Et de ce point de vue, ils sont magistraux. Un sourire fugace en dit plus long qu'un long discours.
J'avoue néanmoins que, bien que n'ayant pas détesté ce théâtre filmé, j'ai malgré tout été soulagé quand le mot fin est apparu à l'écran. Je n'exclue pas, pour autant, un visionnage ultérieur. Cette radicalité m'attire autant qu'elle me repousse.