La Mutante 3
3.1
La Mutante 3

Film DTV (direct-to-video) de Brad Turner (2005)

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La nécessité pour les souvenirs de rester des souvenirs

Arrivé à la fin de cette troisième mutante, je n'ai pu m'empêcher de penser "Je ne sais pas ce qui m'a pris"...


Petit retour en arrière :


Ce week end, en rangeant mon repaire où je torture mes victimes, je suis tombé sur une pile d'anciens Mad Movies. Ceux de l'époque 2005-2006, miraculeusement préservés des projections de sang par une épaisse couche de poussière. Pris d'un accès de fièvre nostalgique, j'en ai feuilleté plusieurs avant qu'ils ne terminent dans le garage, dans une grande caisse en plastique noire. L'un d'eux vantait les (maigres) mérites, dans sa rubrique "sorties dvd" de la deuxième suite de cette mutante, naguère attirante sous les traits de Natasha Henstridge.


Et je me suis souvenu alors être tombé dessus, un soir, il y a longtemps. C'était une époque reculée où la TNT et ses diffusions de séries Z et de nanars Asylum n'existaient pas encore, c'est dire. Ca devait passer lors d'une deuxième partie de soirée crapoteuse, imbibée de relents nébuleux de bière chaude, sur TF1 ou M6, je ne sais plus.


Quelques images vagues et fugaces d'un fond de panier direct to vidéo, cependant illuminées par des éclats de rire et une jolie mutante qui, dans mes souvenirs, se baladait plus souvent qu'à son tour toute nue. Sunny Mabrey, qu'il s'appelait, le canon.


Si j'étais en quête de quelques antiques et brumeux frissons dénudés, pas question de casquer pour, ce qui était finalement couru d'avance, un tel étron. Encore moins de me fader un avertissement Hadopi. Y'a quand même des limites à la perversion et au mauvais goût. Me voilà donc sur Youtube, à taper Species 3 dans le moteur de recherche. Je tombe ainsi rapidement sur le film complet... En allemand...


Allez, autant rigoler un coup au passage, après tout. Il n'a pas fallu attendre trois minutes pour entendre un hilarant Was ist das ? marqué d'un fort accent digne des meilleurs imitations de Michel Leeb. Mais ce dont je ne me souvenais pas, c'est de cette scène inaugurale en dessous de tout où, pour imiter le ventre d'une femme enceinte, on a droit à l'utilisation plein écran de ce qui semble être une capote king size gonflée à bloc...


Le reste du film est à l'avenant, dans un mélange indigeste où, cependant, l'héroïne arrive à "émouvoir" quelque peu, surtout quand elle débarque avec son joli débardeur rose. Au programme de ce gloubiboulga à ce point plat qu'il semble qu'on ait retiré la moutarde de la recette : partie d'échecs sur fond de feu crépitant dans la cheminée, mort navrante d'un Robert Knepper qui a vu la lumière allumée, drague alien sur Meetic Scientific, ou encore étreintes fugaces dont on ne voit rien, avec bruits de succion ou de ventouse dans un gogue bouché, au choix. Sans un rire, encore moins un sourire, tellement c'est triste et affligeant. Avouez, ça vous donne envie, hein ?


Les monstres, eux, sont rares. les minables scènes où ils s'empoignent relèvent du ballet latex & vaseline friendly shootés au téléobjectif pour cacher la misère des effets visuels et des costumes finis à la peinture sur de la colle pas toujours sèche. Et masquer le fait que les appendices et autres tentacules ne sont, finalement, que des tuyaux d'aspirateur. Saupoudré de dialogues ineptes, d'une absence quasi totale d'action ou même de frissons, La Mutante 3 tire in extremis sa victime égarée de la somnolence huit minutes (8 ! Ocho ! Eight !) avant la fin, dans un bref festival de plans qu'on jurerait shootés par un parkinsonien qui a oublié de prendre son traitement, et où des maquillages craignos sont mis en scène pour rappeler qu'il y a deux aliens qui se tirent la bourre. Et puis rideau... Fin. Une heure trente de perdu.


Quant à mes souvenirs d'une jolie Sunny Mabrey qui passait tout le film en tenue d'Eve, pod'bal, rien, nada, quetchi. On doit la voir à tout casser une vingtaine de seconde topless, dans deux plans. C'est tout. Et on doit attendre vingt six loooongues minutes avant de la voir. En plus.


Un seul point où ma mémoire ne m'a pas fait défaut, c'est qu'elle est jolie, Sunny. Mais tout ça pour vingt secondes de spectacle, c'est à se coller des beignes de rage.


Les souvenirs devraient parfois rester enfouis. Ca m'apprendra.


Behind_the_Mask, qui a été bien puni.

Behind_the_Mask
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le 25 janv. 2016

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