Thriller fantastique multi-rediffusé de Roman Polanski, La Neuvième Porte n'a pourtant pas très bonne presse...
Mais ce n'est certainement pas à cause de sa première partie, où l'on découvre un expert en vieux livres (Johnny Depp - correct sans plus), affairiste et solitaire, dont la déontologie semble être la dernière des priorités - y préférant l'arnaque. Et c'est en beau parleur machiavélique qu'il parviendra facilement à se procurer l'un des trois exemplaires d'un ouvrage ancien de Don Quichotte, pour seulement quelques billets verts. Il se retrouvera dès lors engagé par Mr. Balkan (Franck Langela, pas top non plus), un richissime collectionneur d'art possédant une inestimable collection ayant pour thème le Diable, afin de retrouver et lui remettre les deux autres exemplaires. Sauf que très vite, les différences entre ces livres inviteront l'expert à la loyauté rationnelle à vouloir découvrir ce qui se cache derrière ce qu'il considèrera comme une énigme satanique.
Une étrange jeune femme (Emmanuelle Seigner - qui comme souvent n'est pas au niveau) ne cessera dès lors d'apparaître et de disparaître devant lui ; tandis qu'une autre plus mûre et venimeuse tentera de l'acheter avec ses charmes (réaction de cette dernière pas hyper crédible)... C'est alors que le film basculera dans un thriller d'abord passionnant, grâce en partie aux parallèles entre meurtres et gravures, mais qui malheureusement sombrera, une fois à Paris, dans quelque chose de tantôt ennuyeux, tantôt grand guignol, avec entre autres des "scènes d'action" mal maîtrisées - comme cette poursuite en bolide à l'issue abracadabrante et ce qui s'en suivra au château.
Le final, aussi surréaliste que son décor, possède cependant un certain charme ésotérique. J'aime assez la scène de sexe avec ses changements de visage plutôt réussis, comme le mystère - certes un peu facile - du dernier plan ; même si bon, on a quand même du mal à croire à cette histoire en définitive. Plus globalement, et pour finir sur une note positive, l'ambiance sonore assez angoissante fonctionne très bien, et on a même droit à deux ou trois gags amusants (l'assoupissement, le micro-ondes).
Un problème d'acteurs donc, et de crédibilité sur la fin. Dommage.
6,5/10