Parmi tous les films sortis en 2018, "La Nonne" était un de ceux que j'attendais le plus !
J'avais adoré les deux films "Conjuring" et j'avais très vite déchanté face à "Annabelle" qui était..... pas top dirons-nous...
Mais bon un spin-off sur Valak, un des monstres les plus terrifiants du cinéma d'épouvante moderne, ça ne pouvait qu'être bien, pas vrai ?
SCENARIO:
En Roumanie, le suicide mystérieux d'une jeune nonne a de quoi inquiéter le Vatican qui suspecte des forces occultes d'être à l'oeuvre. Pour enquêter là-dessus, le père Burke est dépêché sur place. Pour l'aider, il sera accompagnée de la jeune Irène, une sœur n'ayant pas encore prononcé ses vœux. Ensemble ils devront faire face à une présence des plus inquiétantes qui a de quoi remettre leurs croyances à l'épreuve...
La bonne nouvelle du jour c'est que ce film est hautement supérieur à "Annabelle" en matière d'horreur, d'ambiance, d'histoire et de peur ; la mauvaise nouvelle c'est qu'il est très loin d'être aussi réussi et maîtrisé que les "Conjuring".
Le scénario de base est sobre mais plutôt efficace dans sa conception. Le fait que le film prenne place dans une abbaye en ruine instaure automatiquement un climat d'inconfort palpable qui contribue grandement à l'ambiance générale de l'oeuvre.
Quelques révélations sont assez bien venues et viennent étoffer l'univers de la saga Conjuring, ce qui est incontestablement un plus.
Malheureusement, à côté de cela, beaucoup de facilités scénaristiques entraîne le film vers le bas...Ce n'est ni flagrant ni exagéré mais c'est suffisamment présent pour nous faire tiquer et, par conséquent, nous faire sortir du film.
Je veux pour exemple la scène où le père Burke voit une clochette par terre, essaie de l'attraper, et (dés que celle-ci se met à reculer) la suit c*nnement........ Cette scène n'est là que pour forcer une tension dont on peut flairer le dénouement rapidement.
Heureusement qu'à côté de ce genre de scènes quelques astuces créent des sueurs froides et que les jumpscares sont peu nombreux et assez bien justifiés dans l'ensemble.
Au final la trame est intéressante sur le fond mais se montre mal maîtrisée dans la forme. Le résultat conduit à une histoire bancale mais qu'on suit avec tout de même avec plaisir.
VISUEL:
Les effets spéciaux sont réussis. Les pouvoirs de Valak sont assez impressionnants et sont assez crédibles dans la plupart des situations. De même, le maquillage et les costumes sont très convaincants et poussent plus loin encore le malaise que peut provoquer ce démon.
Dans le même ordre d'idées, je tiens à saluer le gars qui s'est chargé des décors car il a fait un excellent travail ! L'abbaye est lugubre au point où elle paraît menaçante depuis l'extérieur et en plein jour. Et c'est encore plus glaçant quand on se retrouve dans les couloirs sombres et sinistres du bâtiment : à la fois sans fin et étouffants.
D'une façon générale, la mise en scène marche très bien, jouant habilement avec la lumière et l'absence de lumière d'une manière très professionnelle. Sans compter que cette mise en scène emprunte quelques codes de la réalisation de James Wan (notamment le fait de concentrer notre attention quelque part pour faire surgir la peur d'ailleurs et au moment propice).
Tout cela m'amène à ce qui fait, selon moi, la plus grosse force du film (peut-être même celle qui le sauve) : son ambiance ! Je ne vais pas m'y attarder trop longtemps car je vous en ai déjà expliqué quelques aspects précédemment, mais il y a une atmosphère oppressante qui entoure le film et qui augmente son potentiel de terreur.
ACTEURS:
Autre bon point de l'oeuvre : les personnages sont plutôt attachants.
La sœur Irène, notre héroïne, est présenter comme quelqu'un de gentil, patient et dévoué. Elle est intelligente et ne se contente pas bêtement d'écouter sa foi sans réfléchir. Elle souhaite bien faire mais surtout elle veux comprendre afin d'être le mieux préparé possible aux horribles évènements du film. Taissa Farmiga (la fille de Vera Farmiga, allias Lorraine Warren dans "Conjuring") rend son personnage très attachant et agréable.
Le père Burke est un croyant tourmenté par un échec personnel dans sa carrière d’exorciste, il est dévoué et déterminé mais se retrouvera rapidement dépassé par les événements. Pour ceux qui connaissent le film "l'Exorciste", il me fait un peu penser à une version plus assagie et formée du père Karras. Il est campé par Demian Bichir qui le joue plutôt bien.
Un troisième personnage vient s'ajouter à la liste des personnages : un jeune canadien résident en Roumanie qui se appelé Frenchie par tout le monde. C'est un personnage sympathique mais dont l'utilité est relative au sein de l'oeuvre... Il est là pour détendre un peu l'atmosphère, histoire de soulager un peu le spectateur. Jonas Bloquet l'interprète avec suffisamment de justesse pour que ça passe bien.
Le vrai problème de ces personnages n'est pas leur personnalité finalement mais leurs réactions et leur réflexion un peu bancale dans l'ensemble (voirla zone spoil plus haut)...
Valak, toujours jouée par Bonie Aarons, est toujours aussi flippante et démoniaque. Elle se montre un poil plus causante que dans "Conjuring 2" mais sans jamais donner l'impression d'être un véritable moulin à parole.
DEFAUTS ? :
- Les personnages se montrent parfois stupides sans réelle raison.
- Je ne comprend pas vraiment la raison qui a poussé le Vatican à charger sœur Irène d'une affaire aussi délicate...
- Les facilités scénaristiques sont assez nombreuses et assez dérangeantes par moment...
- Hormis pour le final, Frenchie ne sert à rien !
- Si on met de côté son ambiance réussie, le film peine à faire peur.
PS : J'ai hésité sur la note car même si j'aime bien le film je ne peux pas rester aveugle à ses défauts. Au final la note se situerait aux alentours de 5 ou 6/10.