Avec James Wan aux commandes d’une histoire originale, qui plus est centrée autour du personnage de Valak, la barre était haute. On espérait secrètement, un coup de génie cinématographique de Wan, mais celui-ci ne vient finalement jamais.
Le film mixe et remixe, les codes classiques du genre. Tout y est : un être démoniaque et charismatique, des souterrains, un cimetière, de la fumée, un cloitre isolé, des croix dans tous les sens, des miroirs, BEAUCOUP de miroirs, du gore, des jump scares, un sound design avec du Dolby plein pot, des scènes en sous-exposition, et même une dose d’humour !
Mais, mais, parce que oui, le mais est de rigueur. Le scénario reste classique, linéaire avec plusieurs incohérences et une intrigue au final attendue. Quant à la deuxième moitié du second acte, elle abuse trop d’effets de style en tout genre, préférant l’accumulation étourdissante, au vœu de silence d’une pieuse ecclésiastique.
Alors est-ce que ce film fait peur? Au final beaucoup moins que prévu. Même si l’on sursaute, et que l’on s’agrippe à son siège à plusieurs reprises, on regrette que le personnage de Valak, apparaisse aussi tôt, et de manière aussi visible dans le film. En nous abreuvant d’image de cette religieuse démoniaque dès les premières minutes, on atteint rapidement un état de satiété horrifique, on nourrit notre subconscient de façon préemptive, tant et si bien que l’angoisse s’évanouit peu à peu. La Nonne n’est donc malheureusement pas le chef d’œuvre fantasmé.
Le film est néanmoins servi, par un beau travail de photographie, de lumière, avec des décors aboutis, à même de vous transporter dans l’atmosphère, et de vous effrayer un peu, tout du moins de vous plonger, dans l’univers anxiogène de cette saga. Et ça c'est déjà pas mal.