Le Religieuse 2 (merci à nos amis québécois) pourra-t-il faire pire que l'épisode inaugural ? Challenge ô combien difficile, mais que le film parvient à égaler dans sa recherche constante de nullité. L'histoire prend place dans la France méditerranéenne des années cinquante, à Tarascon plus précisément (on y reviendra). On y suit à nouveau Sœur Irène pourchasser du démon malfaisant, désormais niché en Maurice, son compagnon de route en Roumanie quelques années auparavant.
Soyons honnêtes, tout ne démarre pas si mal. La première demie-heure du film installe un cadre plutôt rare sur nos écrans aujourd'hui avec son pensionnat pour filles rappelant (de loin) celui de l'orphelinat de Del Toro dans L’Échine du Diable. Les premières apparitions du démon, un brin bourrines, font leur effet, l'intrigue dévoile ses cartes progressivement et puis le néant. A la moitié du métrage le scénario est déclaré à l'état de mort cérébrale. Il sera dorénavant seulement question de l'affrontement entre la nonne et l'entité démoniaque sans qu'une quelconque péripétie autre ne vienne se greffer à l'ensemble. Les séquences alternent mécaniquement entre tunnels de dialogues insipides et jump scares dénués de toute créativité, sans oublier le traditionnel détour au Palais des Papes pour nous expliquer littéralement les enjeux du film et comment vaincre le démon. Pour info Tarascon se situe à exactement ving-quatre kilomètres d'Avignon. Comme c'est arrangeant.
Une fois l'artefact trouvé, c'est un festival. Comme le final du premier opus, l'horreur s'efface au profit d'une action CGIisée, un son et lumière qui n'en finit plus. La relique, qui changera plusieurs fois de mains, dote ses propriétaires d'un pouvoir supérieur, mise en scène tel des kamehamehas divins. Un climax digne des dernières productions super-héroïques où la foi en Jésus remplace les pouvoirs et autres armements surréalistes. Au pays des bigots, New Line Cinema n'a plus qu'à se rendre directement aux studios Disney afin de créer le cross-over utltime, la fusion inespérée entre le Marvel Cinematic Universe et la Bible.
Si Michael Chaves avait plutôt bien démarré sa carrière de réalisateur avec le classique mais efficace La Malédiction de la Dame Blanche, il s'est depuis perdu en cours de route. Outre le ratage artistique, c'est le budget alloué au projet qui pose problème avec ses trente-deux millions de dollars. Alors que l'action se déroule quasi intégralement dans le même décor, qu'il n'y pas de grosses vedettes et qu'une porte qui grince ne coûte pas si chère, qu'en est-il d'une telle somme ? Il ne s'agit pourtant pas d'une production Dany Boon. Pour rappel, The Witch n'a coûté que quatre millions et Midsommar seulement neuf, avec la réussite qu'on leur connaît. Rends l'argent Michael !
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