Ils sont jeunes, amoureux, elle est enceinte de leur troisième enfant, et si la vie n'est pas toujours rose pour ce couple italien vivant dans la banlieue de Rome, Claudio ouvrier dans le bâtiment et la jolie Elena sont heureux, faisant face, main dans la main, galvanisés par un sentiment qui les rend, croient-ils, invulnéralbles.
Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille, les aléas ou les drames surgissent au moment où on les attend le moins : la naissance du dernier-né laisse le jeune père seul, en proie à sa douleur et surtout à sa rage devant l'injustice d'un sort qui le prive désormais de celle qui faisait sa force: s'abrutir dans le travail gagner de l'argent, voilà qui va être un raccourci facile pour se venger de l'existence : un époux définitivement meurtri mais un père qui refuse de se laisser abattre.
Une Interprétation un brin trop appuyée à mon goût, de Elio Germano très investi toutefois, prix d'interprétation ex-aequo avec Javier Bardem dans le sombre et beau Biutiful, mais avant tout peinture sans concessions de cette Italie actuelle qui n'évite ni le racisme ni la corruption et comporte de beaux moments d'émotion: la famille omniprésente, solidaire, aimante, qui va permettre à cet homme simple débordant de vie et d'énergie de se reconstruire.
Un film un peu inégal dans sa volonté de tout traiter: le social et l'intime, mais un ton finalement assez juste pour un résultat honnête.