Pour cette reprise, après Le dernier voyage et Méandre, le cinéma de genre français a décidément le vent en poupe. Tout est réussi dans ce film, en cherchant la petite bête sauf la fin peut être. Quoi qu'elle peut être interprétée de plusieurs façons, les scénaristes ayant peut être délibérément opté de ne pas trancher et de laisser faire notre imagination. Je ne peux en dire plus au risque de spoiler. Je savais à peine de quoi cela parlait, et suis arrivé presque vierge devant, mais avec de bons échos. Pour un premier film, la mise en scène (de Just Philippot) est parfaitement maitrisée, le scénario intelligemment écrit. D'un drame familial presque banal, comme on en a vu des tonnes ces derniers temps au cinéma, on glisse lentement vers l'horreur et le fantastique, dans une ambiance, une tension et une angoisse de plus en plus lourdes. On s'attend à chaque instant à ce que cela dérape et parte en vrille, et forcément cela arrive. Jusqu'à la dernière image le suspens est pesant et assez insoutenable. Peu de films français ont réussi à faire cela. J'ai beaucoup pensé, pour des raisons différentes à La mouche de Cronenberg ou à Grave. L'interprétation est magnifique. Suliane Brahim (de la Comédie française) est extraordinaire, une vraie révélation (un faux air de Charlotte Gainsbourg que j'aurais bien vu dans le rôle). Techniquement, les images sont superbes, les effets spéciaux discrets et donc très réussis. Il est rare de voir sur nos écrans un film français aussi inventif pour un genre qui n'est pourtant pas de chez nous. Les américains n'ont qu'à bien se tenir. Un réalisateur et une actrice à suivre de prêt. La nuée est une vraie belle surprise, un film qui sort de l’ordinaire et qui nous met une bonne claque inattendue.