Le cinéma de genre et la France, ça a toujours été une relation compliquée. On aime le genre dans l’hexagone, mais les producteurs ont toujours eu du mal à mettre la main au portefeuille lorsqu’il s’agissait de s’engager dans des projets horrifiques et/ou originaux.
Nous vivons tous en ce moment une période exceptionnelle dans notre histoire, le confinement, c’est-à-dire un isolement forcé. Une situation anxiogène où « L’Autre » est devenu menace.
Huis clos étouffant racontant la survie d’un homme cloîtré dans un appartement durant une invasion de zombies à Paris. Le budget ne pouvant pas permettre un film d’action, c’est ingénieusement que le scénario se centre sur la survie d’un seul personnage isolé du reste du monde. Le film nous offre tout de même quelques belles scènes de tension et arrive parfaitement à mettre en scène un Paris fantomatique ou le silence règne en maître.
Comme Romero l’avait déjà fait quelques décennies avant, le zombie est en fait une parabole de notre société. Ici, on ne met pas en lumière la surconsommation, mais plutôt la déshumanisation des grandes villes. La perte de communication entre les gens et la solitude que cela engendre.
La véritable menace à laquelle le héros devra échapper n’est pas les zombies, mais plutôt la solitude. L’interrogation que pose le réalisateur, c’est : Comment ne pas sombrer dans la folie dans un monde privé de contact humain ?
Finalement, La Nuit a Dévoré le Monde peut se lire comme une sorte de réinvention de l’histoire de Robinson Crusoé en plus moderne et horrifique.