2018 fut une riche année pour Dominique Rocher, sombre inconnu débarquant dans le cinéma de genre français avec deux films aux relants de renouveau, Dans la brume (qu'il a imaginé avec son comparse Guillaume Lemans) et l'adaptation de "La Nuit a dévoré le monde" de Martin Page, à nouveau écrit avec Lemans et dont il s'est confié la réalisation. Auteur de seulement deux courts-métrages, Rocher parvient pourtant à s'imposer et à proposer un film de zombies formel dans la forme mais diablement original dans le fond.


Un homme s'endort dans une soirée, enfermé dans une chambre à part. À son réveil le lendemain, tout le monde a disparu, dévorés par des zombies ayant investi Paris. Il décide rapidement de rester dans l'immeuble, confiné en sécurité tout en essayant de survivre à la nouvelle apocalypse. Postulat de départ classique calqué sur 28 jours plus tard, le film part sur des bases simples mais solides et, contre toute attente venant d'un genre aussi codifié pour ne pas dire surfait, arrive à surprendre grâce à un scénario ô combien intelligent. Notre héros, Sam, a été écrit pour être un protagoniste futé, évitant toutes les erreurs vues et revues dans les films du genre, se rationnant naturellement, préparant le terrain avec minutie, faisant régulièrement du sport pour rester en forme. Juste au cas où. Le souci du détail est constamment alarmant.


Rocher nous livre une mise en scène éclatante, où le peu d'action et de zombies suffisent à nous maintenir en haleine, la force du long-métrage résidant surtout sur le quotidien de Sam (le Norvégien Anders Danielsen Lie, vu dans Oslo 31 août, ici saisissant), ses craintes, ses cauchemars, sa solitude de plus en plus pesante, son amitié étrange avec Alfred, un zomblard enfermé dans la cage d'escalier (incroyable Denis Lavant). Puissant, élégant, effrayant, La Nuit a dévoré le monde est non seulement la preuve que le cinéma français peut clairement s'imposer mais reste avant tout une œuvre profondément touchante, un film de coup de poing qui fait jalouser les grands du genre.

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8

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le 12 avr. 2020

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Belle affiche, beau titre, film très moyen.

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