Le désordre et la nuit

Un Nestor Burma en couleurs ? Des 70's ? Avec Michel Galabru dans le rôle principal ? Et pas drôle ? Sans Darry Cowl venu payer ses dettes de jeu et autres Sim and co ? De Bob Swain (La Balance) Et pas un téléfilm du service public ?

Dis woula.

C'est sur que Galabru en Burma, c'est comme Françoise Dorléac en princesse mongole qui lance des poignards...

On a tendance à oublier que Galabru à la longévité lucide exceptionnelle, entre 17 ou 34 nanarderies diverses et autres gauloiseries en bout de course des 60's-70's, a aussi œuvré dans le ciné populaire bon teint et qu'il reste(ra) un inquiétant assassin chez Tavernier ou collabo éructeur chez Claude Berry (et pourtant y'avait du casting).

2 rôles conséquent du ciné F de l'époque, rarement un César aura été tant mérité.

Et puis y'a Kamikaze qu'il a eu le culot de faire.

Donc notre Adjudant mythique, fait le taf dans une photo travaillée et des décors/costumes quali. Peut-être qu'une deuxième vision m'enlèverai tout préjugé, mais il est dans des registres loin, si loin, de ses standards.

Les autres personnages tiennent aussi la rampe avec une vraie découverte, Mort Schuman en comédien, excellent en Germain (de) Saint-Germain. On me souffle que c'est son premier métier, qu'il n'a réellement commencé à pratiquer dans les 70's. Il y a aussi Auteuil, tout jeune et tout maigre dans un costard trop ample. On le reverra bientôt. Fanny Cottençon, dans son premier film, passe de tps en tps avec la bande de jeunes qui se fendent la gueule.

Le ton sarcastique (et lucide) de Malet face à cette clique de pré-bobos exitencialo-ethyliques (les paumés du petits matin comme disait Brel) passe moins bien à l'écran qu'à l'écrit, mais finalement rien n'a bcp évolué à ce niv.

L'adaptation est donc soignée et dans le ton, c'est pas un épisode de 24H au niv rythme mais cela se regarde distraitement, pour les comédiens, en se disait qu'il y a eu bien pire comme film issu de Nestor Burma et peut-être mieux (Guy Marchand). J'ai pas vu le Serrault.

Pour les nostalgiques du ciné rétro 70's bien léché aux seconds rôles de qualité.

Pour les fans de Burma, y'a la série et surtout (surtout) les livres et autres BD. En attendant, non pas Godot, mais peut-être une réadaptation sério-canalo-arteste de qualité avec un Burma impactant.

Rêvons.

P.S. : Sinon, je vous conseille, la riche critique de Frenhofer pour finir de vous convaincre de vous laisser 84 minutes de curiosité indulgente.