(Un peu) plus à l'aise financièrement que dans leur austère "Padre Padrone", les Frères Taviani, alors au faîte de leur talent, nous bouleversent avec cette chronique rude des deux derniers jours (et dernières nuits) d'un village de Toscane avant sa libération par l'armée américaine. Comme dans leurs meilleurs films, le mélange de réalisme cru et d'onirisme magique (ici, les horreurs de la guerre vue par une petite fille) fait merveille, et on n'oubliera pas de si tôt le massacre de la population dans le duomo ou la lutte fratricide dans le champ de blé, dont la simplicité tend au sublime. [Critique écrite en 1982]