La Nuit de tous les mystères par Zogarok

Pour satisfaire une fantaisie de sa femme, un millionnaire organise un jeu dans une maison hantée, où sont conviés cinq personnalités variées (une journaliste, une de ses employées, un entrepreneur..). Pas de manoir old school mais une villa moderne, construite en 1924 par Frank Lloyd Wright. Trente-cinq années ont suffies (le film est tourné en 1959) à en faire une maison de l’horreur, où chaque pièce a connu au moins un crime.

Sous l’attraction, un thriller machiavélique se profile, à moins que les inquiétantes créatures aperçues ne rattrapent les participants pour lesquels Frederick Loren pourrait débourser 50.000 $. L’initiative est sympathique mais balayée par La Maison du Diable (1963), dont ce House on Haunted Hill est un peu le pendant hitcockien. En effet ce Cluedo morbide pourrait être une variation originale du Crime était presque parfait, mais plombée par trop d’effets et d’efforts pour peu de substance.

Vraie fausse ghost parade et guerre stratégique assez molle, le film déçoit. Il réserve quelques séquences bien troussées et sa malice lui fait marquer des points, mais l’ensemble demeure trop simpliste. Le jeu de dupes prennant toute la place, les petits sursauts horrifiques se font rares. Le casting est aussi un atout dont l’exploitation est défaillante et trop brutale par compensation : avec Nora la scream-queen, William Castle abuse de la godiche de service.

Comme Le Corbeau de Corman, La Nuit de tous les mystères est donc un pari audacieux tentant de travailler l’épouvante classique et bis, en y ajoutant de nouvelles formes ; et comme pour lui le résultat est modeste, supplanté par son syncrétisme pataud. Néanmoins le film a du charme, Vincent Price est égal à lui-même en narrateur et meneur du jeu, Carol Ohmart dans le rôle de son épouse est impressionnante. Les bonnes intentions restent, si bien que ce film bis de luxe aura son remake en 2000 (La maison de l’horreur), comme la plupart des vrais classiques de l’horreur, petits ou grands.

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