Entre son affiche et son sujet, voilà un film qui fleure bon la volonté d’exploiter le filon d’Arachnophobie. Mais là où le film de Frank Marshall était une production soignée, cette Nuit des chauves-souris se révèle une série B qui tâche un peu trop fort. En cause, deux points principaux. D’abord, le scénario qui ne s’attarde pas à enquêter sur les raisons de ces attaques de chauve-souris (l’explication nous est immédiatement fournie) et qui se réduit très rapidement à une entreprise d’extermination de ces dernières totalement improbable et nanardesque. Ensuite, les attaques de chauves-souris qui sont absolument illisibles. Alors que l’équipe a fait le choix de multiplier les attaques et de se montrer généreuse sur le plan de l’action, le montage épileptique de chacune d’elles gâche le plaisir du spectateur. La production a-t-elle voulu, par ce procédé, dissimuler la pauvreté de ses effets spéciaux ? C’est possible mais il aurait été préférable de laisser ces défauts apparents pour permettre aux spectateurs de comprendre ce qu’il voit.
C’est dommage car le sujet, s’il est rebattu, est plutôt amusant et aurait pu donner lieu à une vraie bonne série B amusante et riche en action. Le résultat n’est pas catastrophique, certes, on ne s’y ennuie pas, mais il cède à la facilité et utilise des thèmes (comme celui de l’armée) qui rendent l’entreprise totalement ridicule. On peut se consoler avec la jolie trombine de Dina Meyer mais c’est évidemment insuffisant, surtout qu’elle est entourée, à son image, de personnages totalement caricaturaux qui rendent l’intrigue d’autant plus improbable. Dommage que le scénariste ne se soit pas davantage appliqué à approfondir sa première partie plutôt qu’à se lancer aussi rapidement dans une réplique humaine aussi ridicule qu’absurde en direction des méchantes bestioles. Heureusement, malgré tout, que le film tourne le dos au premier degré pour assumer ce qu’il est. Il évite ainsi le naufrage auquel il était destiné.