J'avoue que la saga "Halloween" est celle que j'aime le moins parmi toutes les franchises de slashers. Même si je reconnais bien évidemment que celui-ci, réalisé par John Carpenter et sorti en 1978, possède d'indéniables qualités, je persiste à le trouver bon mais sans plus, étant par exemple beaucoup plus amateur de la saga "Vendredi 13". Contrairement à la croyance populaire, "Halloween" n'est pas le premier slasher ! Enfin certes, le film de Carpenter a énormément contribué à populariser le genre et les codes qui vont avec mais n'oublions pas que "Black Christmas" de Bob Clark est le premier a avoir réellement mis en place les codes du slasher. Par ailleurs, lui même inspiré de "Psychose" et du "Voyeur", ainsi que des giallos. Mais nous ne sommes pas là pour remonter l'Histoire des slashers, même si le sujet est passionnant, mais pour parler du film le plus populaire de Carpenter. L'histoire, tout le monde la connait, c'est celle de Michael Myers qui, après s'être échappé de l'hôpital psychiatrique dans lequel il était interné depuis quinze ans, se met en tête de tuer des ados et à harceler une baby-sitter répondant au nom de Laurie Strode. On a donc dans ce pitch deux des noms les plus célèbres du genre : le tueur le plus emblématique ainsi que la final girl la plus connue. Cependant, force est d'admettre que l'intrigue en elle-même n'est pas des plus palpitantes et que le film possède, à mon goût du moins, de nombreuses longueurs. Alors oui certaines critiques diront que les plans longs et "simplistes" du réalisateur en disent long sur sa capacité à créer une ambiance forte et oppressante à partir de pas grand-chose. Ce qui est vrai, du moins dans la première partie du film. On se souvient tous de Michael derrière un arbre ou derrière une haie entrain d'épier Laurie. Mais ces longs plans fixes en deviennent malgré tout au bout d'un moment plutôt lassants, surtout lorsque l'histoire commence à patiner. J'ai en effet trouvé que nous avions un gros ventre mou lorsque le film reste bloqué sur Annie. On voit alors Annie au téléphone, Annie se foutre à poil, Annie faire la lessive, Annie s'enfermer dans la buanderie, Annie engueuler sa sœur etc. Certes, la tension monte quelques fois car on ne sait jamais vraiment à quel moment Michael va frapper mais tout de même, au bout d'un moment, c'est un peu lassant et redondant. On ne peut cependant pas enlever au réalisateur le fait d'invoquer des thèmes très manichéens mais néanmoins pertinents et qui ont tout à fait leur place dans un film du genre : le bien contre le mal ; surtout en banlieue pavillonnaire qui est normalement un lieu sécurisant. Ainsi, avec ce film, Carpenter, en plus de personnifier le mal à l'état pur, fait complètement voler en éclat l'imagerie proprette de la banlieue pavillonnaire des années 50 et 60 et montrant que la menace et que le danger ne sont pas présents qu'en ville. "Halloween", premier du nom, est donc un film intéressant mais que je ne parviens pas à trouver passionnant sur la longueur.