Halloween est considéré comme le père des slashers. Un titre honorifique dû à son succès lors de sa sortie en salles, reléguant dans l'ombre Black Christmas datant de 1974. On peut surtout le considérer comme le maître étalon du genre, dont l'influence perdure depuis des décennies. Un film lui-même influencé par Psychose de Alfred Hitchcock avec sa mise en scène en caméra subjective.


Dans une petite ville paisible de la banlieue américaine, Haddonfield, située dans l’Illinois, on se prépare à fêter Halloween. Dans le même temps, Michael Myers (Nick Castle) vient de s'échapper d’un hôpital psychiatrique et se dirige vers cette ville, avec le docteur Samuel Loomis (Donald Pleasence) sur ses traces.


L’ombre de Michael Myers erre dans les rues de Haddonfield. Il se rend dans la maison familiale, lieu de son premier crime, devenue une maison hantée. Il aperçoit Laurie (Jamie Lee Curtis) qui devient l'objet de son désir. Il apparaît dès qu'elle regarde par la fenêtre. Avant de disparaître, comme un fantôme. Il reste tapi dans l’ombre, tel un prédateur guettant sa proie dans le hors champ générant une angoisse omniprésente.


Laurie est une étudiante sérieuse, constamment avec des bouquins sur les bras. Dans sa chambre, elle a un poster de James Ensor, un peintre belge expressionniste, aux peintures macabres et sombres, dont les personnages sont masqués. Pour Halloween, elle doit faire du babysitting, alors que ses amies flirtent avec leurs petits copains. Laurie est une jeune femme prude, contrairement à elles.


Dans ce contexte festif et hédoniste, Michael Myers va punir ses âmes qui se vautrent dans le péché de chair.


Michael Myers est le mal incarné. Dès son enfance, il assassine sa pécheresse de sœur qui a fauté sous le toit familial, le soir d’Halloween. Enfant comme adulte, il avance masqué pour tuer les femmes et leurs partenaires. Il arpente les avenues de la banlieue américaine, pour mettre à mal son calme apparent digne du American Way of Life, pourtant déjà entaché du souvenir du meurtre de Julie Myers.


Après l’avoir observé durant 15 ans, le docteur Samuel Loomis dit de lui, que ce n'est pas un homme, qu'il n'est pas humain. Il ne fait que confirmer notre ressenti.


Halloween est le troisième film de John Carpenter. Une œuvre qui va en faire le maître de l’épouvante. Un statut qui se confirme au fil d’une filmographie où les œuvres du genre se succèdent avec talent.


La réalisation de John Carpenter en caméra subjective ou dans un mouvement perpétuel, reflétant l'état d'esprit de Michael Myers, nous plonge en immersion dans ce cauchemar, enrobé par la musique iconique de son auteur.


Halloween est un film à petit budget, truffé de faux raccords et d'incohérences, qui fait son charme. Son affiliation avec Psychose, qui est une de ses influences majeures, est accentuée par la présence de Jamie Lee Curtis dans son premier rôle, fille de Janet Leigh, qui joue Marion Crane dans le film susnommé.


Lors du soir d'halloween, Laurie regarde Planète Interdite de Fred M. Wilcox et The Thing de Howard Hawks. John Carpenter rend hommage à ce dernier, qui est son cinéaste préféré. En 1982, il en réalise un remake qui se révèle supérieur à l'original, au point d’être considéré comme un classique du genre, au même titre que Halloween.


John Carpenter signe un chef d'œuvre du genre, par la grâce du minimalisme de sa mise en scène, ainsi que son thème musical et son iconique croquemitaine qui en font une œuvre majeure et intemporelle, à l’influence omniprésente près de 50 ans plus tard.

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il y a 12 heures

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Laurent Doe

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