La Nuit des morts-vivants (Night of the Living Dead) est sans doute le plus célèbre des films de zombies et pour cette raison, il est devenu un classique. Ce n'est pas le premier film de zombies puisqu'il s'agit de White Zombie, le film de Victor Halperin sorti en 1932, puis nous aurons l'excellent Vaudou de Jacques Tourneur en 1943.
Le scénario de NOTLD est tout ce qu'il y a de plus simple - comme dans tous les films d'horreur et en particulier dans les films de zombies : deux personnes sont attaquées par des zombies et celle qui parvient à s'enfuir va se réfugier dans une maison. Avec d'autres réfugiés, ils vont tenter de survivre à l'attaque des zombies.
Ma partie préférée est le début du film : le frère et la sœur arrivent en voiture au cimetière pour déposer des fleurs à l'occasion de la fête des morts. Or, un type s'approche, et bien qu'il ressemble à un élève de prépa aux genoux cagneux se nourrissant exclusivement de babibel, on comprend que c'est un zombie. Bien qu'il ne fasse pas peur du tout, il va tuer Johnny, et la sœur de Johnny va s'enfuir dans la maison poursuivie par l'élève de prépa. Ce qui frappe, c'est que les zombies ne sont pas maquillés en zombies. C'est que le maquilleur de George Romero avait été convoqué à l'armée pour faire son service militaire. Ça se sent, car presque aucun des zombies ne sera maquillé, à quelques exceptions.
La 2è partie est intéressante par le fait que Romero choisisse un protagoniste noir-américain. C'est lui qui va prendre les choses en main et diriger de manière rationnelle la défense de la maison. Ainsi, les codes sont renversés : le noir n'est pas celui qui obéit aux blancs et n'est pas très intelligent. Au contraire, il est plus intelligent qu'eux, et par conséquent, il prend le commandement. On verra d'ailleurs comment le couple de jeunes se fera sauter lui-même dans la voiture malgré les avertissements du monsieur.
Les films d'horreur sont souvent une critique des travers de la société états-unienne qui raffole paradoxalement du genre. Les films de zombie ne font pas exception à la règle : ils ont une signification fortement politique. Dans ce film,le seul humain vivant-vivant qui trouve grâce à nos yeux est le noir-américain. Le père de famille états-unien est montré comme idiot et lâche, sa fille et son beau fils comme gentils mais idiots, et l'épouse comme obéissant presque aveuglément à son mari et surtout ne prenant aucune initiative. Cependant, aucun d'entre eux n'y survivra, et si on croit un temps que le héros noir-américain fera exception à la règle, c'est mal connaitre Romero qui nous "achève" avec une fin amère.
Un film très élémentaire, donc, mais qui est devenu un classique et qui a inspiré des films du genre bien plus réussis qu'on pourra retrouver sur la liste des meilleurs films de zombies mais aussi des séries à succès comme The Walking Dead ou Game of Thrones.