Production
George A. Romero va lancer un mouvement tout entier en réalisant le premier film mettant en scène les zombies tels qu’on les connaît aujourd’hui, il est à l’origine d’un schéma narratif et esthétique qui est celui des films d’horreurs modernes à tel point que l’on peut parler d’un « avant et après Romero » dans le cinéma de genre. Cette petite production indépendante inspirée du roman « Je suis une légende » de Richard Matheson rapporta environ 45 fois son budget de départ (coût 114 000$ --> recettes 5000 000$).
Rapport à l'autorité
Le film de Romero fait bien partie du genre de l’épouvante mais il se définit plus comme une œuvre sociale qu’un film d’horreur à part entière :
« La Nuit des morts-vivants » a été réalisé en 1968, époque où la guerre du Vietnam prend de l'ampleur dans le monde des médias avec la publication de photos de reporters de guerre qui ont peut-être inspirées le réalisateur tout comme la division de la société aux Etats-Unis et en Europe où les jeunes et les minorités se sont soulevées respectivement contre la guerre, l’autorité, la discrimination, le capitalisme et la religion.
« La Nuit des morts-vivants » s'est imprégné de ce contexte politique clivant jusque dans le choix des personnages du film et les actions de ces derniers :
D’un côté, nous avons une femme sans famille ni enfant, un homme noir et un couple d’adolescents qui décident de se battre pour leur avenir et dont les idées se confrontent constamment à l’autre partie du groupe composé d’un homme blanc accompagné par sa femme et sa fille (schéma familial classique mené par le père) qui font le choix de se cacher dans une salle sans issues (famille qui se fera dévorer par leur propre enfant, ça se pose là).
Nous remarquons donc déjà une métaphore de la séparation de la société de l’époque et un souhait de faire valoir la voix de la jeunesse et des minorités.