LA NUIT DES TOURNESOLS (Angosto La Noche De Los Girasoles) [Sanchez-Cabezudo, Jorge (2007)]... Polar, Mystère, ComDram, Agressions |
Synopsis: En plein cœur des Pyrénées Espagnoles, un spéléologue, Esteban (Carmelo Gomez), et un photographe, Pedro (Mariano Alameda)descendent explorer une grotte pour juger de son potentiel touristique pour une communauté villageoise isolée. Lorsqu'ils remontent à la surface, ils découvrent que la compagne du spéléologue, Gabi (Judith Diakhate), a été attaquée et presque violée par un détraqué sexuel (Manuel Moron), un représentant de commerce. Alors qu'ils allaient rapporter l'attaque à la police, ils tuent accidentellement un inconnu, Cecilio (Cesáreo Estébanez), qu'ils ont pris pour l'agresseur suite à une méprise de Gabi terriblement choquée. Saisissant l'opportunité d'échapper à sa vie ennuyeuse, un jeune policier, Tomas (Vicente Romero), accepte de se faire payer pour maquiller le meurtre en départ définitif du village par Cecilio, mais son voisin, un illuminé, Amos (Walter Vidarte), est persuadé d'avoir vu le cadavre entre temps et témoigne auprès de Amadeo (Celso Bugallo) le chef du poste de gendarmerie du village qui est le beau-père de Tomas... |
Commentaires (spoiler possible): Un premier film d'un réalisateur prometteur à la fois très ambitieux, très original, très ambigu et très abouti, et surtout foncièrement Espagnol (baroque, ludique, théâtral) avec un sens unique du mystère, de la tension et des fausses pistes (donc à ne pas visionner sans ces critères Hispaniques sous peine de déception). D'ailleurs ce n'est pas vraiment un polar à l'américaine (avec énigme à résoudre), mais plutôt une étude de moeurs un brin délirante, humoristique (au sens de théâtre de boulevard avec ironie et dérision envers les personnages, tous des anti-héros faibles, voire des couards comme Tomas ou Pedro). Le film est construit avec des aller-retours entre présent et passé et surtout un découpage en plusieurs points de vues (6 façons de raconter des morceaux de la même histoire en flash-backs, comme 'Rashômon' d'Akira Kurosawa ou mieux comme 'La Ronde', la pièce de théâtre d'Arthur Schnitzler, avec un personnage commun dans les séquences qui se suivent). Brillant thriller sur le plan technique cinématographique (avec plein d'hommages révérencieux), moins abouti sur le plan de la direction d'acteurs (des personnages qui font face à des choix inexorables qui les dépassent, encore que les ressenties approximations de jeux d'acteurs sont voulues pour accentuer le côté boulevardier), avec un jeu un brin pervers de chat-souris entre le réalisateur et le spectateur (voiture-intro, violence, sexe, dialogues), une fin barjo (hypocritement morale) et jouissive (mais surlignée) et une pointe de citoyenneté écologique (la désertification des villages et l'option de l'économie touristique). | TOT(pond.)=3.66 | Scén.=4.3 | M.Sc.=3.8 | Act.=3 | Innov.=2 | Tags: Viol, Obsédé-sexuel, Grotte, Village, Police, Spéléologie, Chantage, Adultère | ⊕: Scénario-Montage (unique), Ambiance-ambiguë-boulevardière (unique), Faux-Polar, Caméra (expressionniste), Personnages (emblématiques, souvent couards) | θ: Direction-d'Acteurs (appuyée, mais voulu) | Anthologie : Tournesols-Voiture (intro), Exploration-Grotte (caméra), Agression-Pickup, Meurtre-Fourche, Témoignage-Illuminé | vu en: 2007, 2022
note : toutes les (modestes) analyses, presque 3000, sont à https://www.musiquecontemporaine.info/plus-private-films-tableaugeneral.php