Si le cinéma espagnol se démarque actuellement avec l’arrivée d’une nouvelle vague de jeunes réalisateurs très doués (Balaguero, Amenabar, Di Iglisia…) Jorge Sanchez Cabezudo serait lui à rapprocher d’un courant d’arrière garde avec « La nuit des tournesols ». Si l’idée de narration (la même histoire vue pour chaque protagoniste) semble inventive, bien que déjà exploitée par d’autres, la mise en scène très appuyée et poussive vient lui faire perdre de sa force. Le réalisateur s’attarde trop sur ses scènes et donne à sa direction d’acteurs un côté théâtralisé. A défaut s’un sujet intéressant, l’objectif visé est de créer un climat pesant et étouffant. Ce qui ne manque pas d’arriver hélas dans le mauvais sens du terme. On se désintéresse totalement des personnages qui n’ont aucune consistance à l’écran, et le film tourne très vite dans le vide. Aussitôt vu, qu’oublié.