La Nuit du 12 annonce la couleur dès le début : il y a des crimes irrésolus et ce film est l'histoire d'un de ces crimes. Le fait de vendre la mèche dès le début fait comprendre au spectateur qu'on n'est pas en train de regarder un film policier classique, que l'enquête est secondaire vu qu'on a déjà le dénouement (ou plutôt l'absence de dénouement) et très vite on comprend (dès l'affiche en réalité) que ce qui intéresse ici le réalisateur c'est l'impact que peut avoir un crime sur les policiers en charge.


Et en fait le seul défaut du film c'est que Dominik Moll ne semble pas avoir conscience des images qu'il produit et alors que tout est clair et marquant pour le spectateur il croit bon de faire redire ce que tout le monde avait compris depuis 20 minutes par ses personnages.


Je veux que lorsque ça fait plus d'une heure que l'enquête tourne en rond, qu'on passe de suspect en suspect, tous des amants de la victime, que les flics semblent juger sa vie, venir asséner explicitement le message par dessus c'est un peu nous prendre pour des cons ou ne pas croire en son dispositif cinématographique. C'est dommage, parce que ça alourdit le film qui à côté de ça arrive à capter l'errance de ce capitaine de police qui en vient à se poser des questions sur la nature masculine.


Parce que oui, la force du film c'est ces mecs, qui ont tous l'air louches, coupables et si tous n'ont pas pas tuer Clara, que c'est peut-être même pas l'un d'entre eux, on ne sait pas, c'est tout le sujet du film, ben ils pourraient et ça ne serait pas surprenant. C'est quand même bizarre que tous les hommes qu'elle a pu fréquenter dans sa vie pourrait être des tueurs et que ça ne choquerait pas.


Et donc même si le film parvient à être beau (j'adore les séquences de vélo avec la musique qui va avec, même si, on ne va pas se mentir, la fin est grillée... le mec qui fait des tours de vélo pendant tout le film, avec un personnage qui lui dit pourquoi tu tournes en rond... à la fin du film il va faire quoi à ton avis ?), vraiment juste, notamment dans la détresse de cette mère qui ne dira plus un seul mot de tout le film une fois qu'elle a compris que sa fille est morte, il aurait gagné à se faire confiance et être ainsi plus fin avec moins de séquences redondantes où on te déverse le message du film bien explicitement.


Moizi
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films vus en 2022

Créée

le 31 juil. 2022

Critique lue 6.1K fois

56 j'aime

5 commentaires

Moizi

Écrit par

Critique lue 6.1K fois

56
5

D'autres avis sur La Nuit du 12

La Nuit du 12
ocean_jogging
4

Le féminisme pour les nuls

Si le sujet du féminisme ne vous a jamais réellement interpellé, ce film est fait pour vous: il regorge de toutes sortes de répliques bateau, néanmoins vraies, au point que vous réaliserez peut-être...

le 26 juil. 2022

96 j'aime

33

La Nuit du 12
EricDebarnot
8

Souvenirs d'un meurtre

Il y a quelque chose du brillant Memories of Murder dans le nouveau film de Dominik Moll, qui s'éloigne pourtant de son savoir-faire reconnu en matière de thriller pour livrer ce qui s'apparente...

le 29 déc. 2022

57 j'aime

9

La Nuit du 12
Moizi
7

Laura

La Nuit du 12 annonce la couleur dès le début : il y a des crimes irrésolus et ce film est l'histoire d'un de ces crimes. Le fait de vendre la mèche dès le début fait comprendre au spectateur qu'on...

le 31 juil. 2022

56 j'aime

5

Du même critique

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Moizi
2

Vos larmes sont mon réconfort

Je ne comprends pas Disney... Quel est le projet ? Je veux dire, ils commencent avec un épisode VII dénué de tout intérêt, où on a enlevé toute la politique (parce qu'il ne faudrait surtout pas que...

le 21 déc. 2019

494 j'aime

48

Prenez le temps d'e-penser, tome 1
Moizi
1

L'infamie

Souvenez-vous Bruce nous avait cassé les couilles dans sa vidéo de présentation de son "livre", blabla si tu télécharges, comment je vis ? et autre pleurnicheries visant à te faire acheter son...

le 29 nov. 2015

304 j'aime

146

Le Génie lesbien
Moizi
1

Bon pour l'oubli

Voici l'autre grand livre « féministe » de la rentrée avec Moi les hommes je les déteste et tous les deux sont très mauvais. Celui la n'a même pas l'avantage d'être court, ça fait plus de 200 pages...

le 4 oct. 2020

246 j'aime

61