Si certains d'entre-vous gardent au fond d'eux-mêmes une âme d'enfant, ce film est pour vous. Il va vous rappeler des réminiscences enfantines quand vos parents vous racontaient le soir des contes terribles faits de personnages mythiques emplis de cruauté. L'histoire montre en effet, le pasteur Harry Powell (Robert Mitchum), personnage assez étrange, à moitié fou, meurtrier de plusieurs veuves, vêtu de noir et dont les doigts de la main droite portent les lettres du mot LOVE et ceux de la main gauche HATE, tenter de récupérer le produit d'un hold-up, 10 000 $ remis à deux enfants, (le jeune John et la petite Pearl), par son compagnon de cellule avant que celui-ci ne se fasse arrêter par la Police.
Et on va assister tout au long du film à une poursuite implacable où les enfants vont vivre une série d'épreuves comme dans les contes, sans certitude sur le fait de savoir si le dénouement comportera un Happy End.
Ce film est singulier par son récit et ses images. En effet, il développe une atmosphère fantastique et cauchemardesque. Je développe ci-dessous mais spoiler.
Ainsi la scène où l'on voit le cadavre de Shelley Winter, son épouse qu'il a tuée, au fond de l'eau.
C'est une peur enfantine probablement qui rejaillit quand on écoute le cantique que chantent à deux voix la nuit Rachel Cooper, (formidable Lilian Gish), assise sous la véranda, un fusil sur les genoux, et Mitchum qui la guette de loin.
Cette scène onirique dans laquelle on voit une grenouille croasser en gros plan, petit détail mais non insignifiant, il transporte le spectateur dans un imaginaire fait d'espérance et de peurs.
Plastiquement, ce film est un chef-d'euvre et comme souvent dans les contes les personnages, en l'espèce, les enfants, sont les victimes et les héros de l'histoire.
Incontournable.