Appréhender l'oeuvre de Ford dans ce qu'il y a de meilleur est de débuter par "La prisonnière du desert ". Tout y est. Toutes les cases sont cochées, réalisation, interprétation, photo...et la patte du Maestro : John Ford . Un bémol à mon enthousiasme est qu'il offre une lecture qui n'est pas monolithique. Cela peut rebuter.

La recherche par Ethan (John Wayne) de ses deux nièces, la jeune Lucy et la petite Debbie, probablement enlevées par des Comanches. C'est le point de départ de cette histoire, d'une Odyssée car l'action se déroule dans le temps avec moultes péripéties.

Visuellement, vous découvrez sous vos yeux, pendant toute la durée que dure cette Odyssée (plusieurs années) une variété de paysages, tantôt sous la neige, tantôt dans le désert. Assis confortablement dans votre fauteuil, le film vous emmène également à Monument Valley, lieu de prédilection dans l'œuvre Fordienne. Ce choix des espaces est l'atout majeur de ce film. Il a, ici, une importance toute particulière , il participe intégralement au récit. Le spectacteur voit ainsi Ethan poursuivre son obsession au fil des saisons et on peut voir dans cette poursuite une quête.Techniquement, la photo est magnifique et contribue à l'évasion, voir notamment les crépuscules bien mis en valeur.

Enfin, J. Wayne est formidable, à la fois l'incarnation du héros, ancien soldat lors de la guerre de sécession, défenseur de la famille mais aussi assoiffé de vengeance au point de haïr la race indienne. Et pourtant, ce jugement doit être nuancé car l'attitude d'Ethan n'est pas aussi manichéenne qu'il n'y parait, notamment, lorsque un détachement de l'armée massacre un village indien et qu'il y découvre parmi les victimes, la squaw de Martin. La complexité du personnage principal rend le film attrayant avec des questionnements sur la psychologie de cet héros ambigu.

Assurément, un des meilleurs westerns des années 50 et peut-être le plus complexe.

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le 7 sept. 2022

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