Très réussi.
À l'inverse des ambiances gothiques de la Hammer, le film présente la particularité de se passer presque toujours en plein jour dans des décors complètement naturels et au sein d'une paysannerie très...
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le 17 juil. 2020
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"The Blood on Satan's Claw" (ah, rien que ce titre...) fait partie de ces objets étranges issus du cinéma "horrifique" à tendance culte démoniaque, lové dans une esthétique vaguement seventies et au doux accent british. Difficile de ne pas penser un tant soit peu à "The Wicker Man", sorti deux ans plus tard, en matière de culte païen mystérieux : il y a ce je ne sais quoi qui distille son petit charme vénéneux et qui opère en silence, en arrière-plan, même si le film de Robin Hardy est infiniment mieux construit à ce niveau (et à tous les niveaux en réalité).
"La Nuit des maléfices" a principalement les défauts de beaucoup de séries B : une tripotée de personnages sans saveur, et des personnages-clés ne bénéficiant pas du charisme minimal nécessaire pour emporter pleinement l'adhésion. C'est même sacrément faiblard. En l'occurrence, la jeune sorcière blonde prénommée Angel, avec son corps diaphane et ses sourcils épais (l'intrusion du diable dans les esprits se manifeste par une pilosité prononcée à des endroits du corps incongrus), n'a pas vraiment les épaules pour endosser le rôle du vecteur du mal, celle par laquelle le mal pénètrera et irriguera toute une petite communauté rurale. En tant que maîtresse de cérémonie macabre, il lui manque un soupçon de conviction ou de crédibilité pour faire naître un vrai sentiment d'effroi. Disons qu'elle fait un piètre ersatz de Christopher Lee...
Mais par moments, le film donne à voir quelques bizarreries savoureuses, à l'image de ces patchs de poils qui poussent sur les suppôts de Satan comme la vérole et qui donne lieu à des séquences d'épilation au couteau pour le moins originales... À grand renfort de mutilations en tous genres, de sacrifices païens et autres rites étranges, "La Nuit du maléfice" parvient de temps en temps à créer une atmosphère inquiétante. Mais la pauvreté de la structure porteuse de l'ensemble (scénario et direction d'acteur principalement) efface très vite ces efforts pourtant louables. Et le final est une belle compilation des pires choses à ne pas faire (merci Themroc) : une petite musique faussement inquiétante, de la nudité gratuite, un air de dégénéré en reluquant un couteau, une femme qui s'embroche presque volontairement sur une fourche, le chef du village qui empale le grand vilain sur son immense épée de justice, le tout accompagné de ralentis / arrêts sur image qui sortent d'on ne sait où, avant de terminer sur une musique gaie de happy end. Du grand n'importe quoi.
[AB #145]
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Créée
le 26 oct. 2016
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