C'est dommage cette fin.
Parce que bon, que la damzel finisse par vouloir sortir avec le père Gabin, c'est un peu fort vu qu'il n'a pas beaucoup plus correct que le prétendant initial durant le film et surtout parce que les auteurs ont été incapables de développer une raison qui la ferait tomber amoureuse. Pour Gabin, c'est logique, il tombe amoureux parce qu'il se sent à son niveau, une manière d'aimer pas très glorieuse mais finalement plus humaine que dans les rom com populaires. Par contre, la demoiselle, on ne sait pas trop, car des cas comme Gabin, elle a dû en voir défiler. Bon, sa seule différence, elle l'explique, c'est qu'il croit qu'il va s'en sortir, l'idée de tomber amoureuse d'un type pareil est intéressante mais ici c'est mal amené et on n'y croit pas tellement à la fin.
Pour le reste, c'est plutôt bon : il y a un aspect un peu documentaire à suivre la vie de l'école, à voir aussi comment on apprend à se débrouiller quand on devient aveugle du jour au lendemain. Notons également que les auteurs parviennent à ne pas tomber dans le mélo misérabiliste facile et ainsi à traiter de la dépression liée à cet handicap avec sobriété.
La mise en scène est plutôt bonne : une caméra discrète, qui parvient à se montrer légère, à se faufiler dans l'intimité des personnages... tout cela est important pour ces scènes de voyeurisme silencieux. Les acteurs sont bons ; je crois que c'est la première fois que je vois Gabin 'jouer', 'interpréter', 'endosser un rôle de composition' ; certes, il fait encore son Gabin avec son élocution pas toujours très articulée, mais il fait l'aveugle, il fige son regard, il apprend à se déplacer à l'aveuglette. La BO marche bien aussi, classique mais efficace.
Bref, chouette film malgré une fin facile et convenue.