Rome ville libre (Roma citta libera), Marcello Pagliero, 1946


Rome ville libre, d'abord intitulé en France La nuit porte conseil, n'est pas la suite de Rome ville ouverte. Et ce, même si son metteur en scène, le méconnu Marcello Pagliero, a joué dans le film de Rossellini. La tonalité n'est d'ailleurs pas comparable, Rome ville libre n'est pas un film néo-réaliste mais une sorte de déambulation nocturne dans les rues de Rome, au lendemain de la libération. L'atmosphère y est un temps maussade, avec une tentative de suicide pour commencer, avant de se fixer sur une ambiance songeuse, un brin nonchalante et mélancolique, d'un café miteux à un cabaret en passant par une commissariat et une église. Il y a là un vague poète, un voleur philosophe et une secrétaire désespérée, compagnons d'infortune jusqu'à l'aube. D'autres personnages vont et viennent dans cette oeuvre presque chorale et notamment un type en smoking qui a tout oublié y compris son nom. Vittorio de Sica est comme souvent grandiose entre génie et cabotinage. Mentionnons aussi la présence de Valentina Cortese, grande dame du cinéma italien, toujours vivante, soit dit en passant. Rome ville libre possède un petit charme volatil, une poésie noire qui se love avec une certaine élégance dans la nuit romaine.

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le 18 avr. 2017

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