Frédéric Farrucci décide de concentrer son film sur une pseudo mafia transcontinentale qui contrôle et exploite des jeunes émigrés chinois fauchés. Déjà sur ce pitch, on sent que l'histoire va être un peu bricolée.
Alors même si le film apporte une vision différente des rues de paris le soir, en montrant ses vendeurs ambulants, ses chauffeurs mais aussi ses soirées et ses clubs de nuits, on s'ennui parfois de rester trop longtemps dans ces VTC. On apporte rien de nouveau à leur condition, sauf peut être que cette fois au lieu d'être exploité par une application ou des mauvais clients, c'est un prestataire externe qui se permet de voler les résultats de leurs courses.
La musique de Rone est pour moi une grosse déception. Avec ce qu'il avait fait pour les Olympiades, je m'attendais à le voir débarquer avec une B.O. toute prête, bien fabriquée qui nous donne bien à manger. Au delà de ça, le musicien ne nous offre que deux ou trois pistes répétitives, qui ne prennent pas aux tripes, et qui dénaturent complétement le personnage principal, parce qu'on sait bien sur que c'est pas lui qui les compose ses sons. Et finalement le réalisateur vient essayer de nous rassasier avec des vieux sons de Rone, écoutés et revu, comme si Rone était en fait la seule force et le seul pilier du film, incapable de se tenir seul dans son imaginaire.
L'écriture est très hésitante. On sent que le scénariste met les pieds dans un milieu qu'il ne contrôle pas vraiment, et donc il se met à tourner en boucle avec les seuls notions qu'il arrive à modeler. On passe donc tout le film à se tarter des "T'as fait combien ce soir ?",, "Regarde, ton copain il a fait que la moitié" et des "Mets ton GPS". Farrucci a aussi du mal a broder autour, à créer des véritables ambiances qui pourraient lui permettre de se crédibiliser.
Sinon on félicitera quand même la justesse des sentiments qui sont biens abordés, la relation pure, simple et intime qui se crée entre les deux personnages. Mais les acteurs ne sont pas bien mis en valeur, notamment à cause d'une mise en scène qui veut aller trop vite, qui ne prends pas le temps de se poser, et qui manque vraiment de se casser la gueule tellement elle ne regarde pas bien devant elle quand elle avance.
C'est dommage pour un premier film, parce que même si au niveau technique on a rien à redire, et la direction de la photographie est même vraiment pas dégeu, et que le réalisateur à eu de l'audace d'aborder la population immigrée chinoise, très absente du cinéma français, on reste un peu sur sa faim, et on se demande si il réussira un jour à faire mieux.