Dans un pays raciste et ségrégationniste -les Etats-Unis pour ne pas les nommer- le meurtre d'un homme noir par un blanc met les autorités dans l'embarras, lesquelles tentent de convaincre un témoin capital, une prostituée vulgaire et un peu simple, de faire un faux témoignage.
Tel est le sujet de ce film médiocre inspiré de l'oeuvre éponyme de Jean-Paul Sartre. Celui-ci a même co-signé les dialogues. On douterait presque, tant il est prosaïque et évident, que ce réquisitoire contre une société raciste émane d'un intellectuel et philosophe de la portée de Sartre. Les réalisateurs Pagliero et Brabant n'ont-ils gardé du sujet originel que la trame au détriment d'une réflexion que je devine, sans avoir lu Sartre, bien plus pointue? Toujours est-il qu'en l'état, le film est d'une banalité ennuyeuse, suivant une intrigue démonstrative et des personnages rudimentaires. A quoi s'ajoutent le style et les accents pas très heureux d'un polar américain francisé.
Le rôle-titre (interprété par Barbara Laage) qu'on imagine l'instrument de la thèse ou dénonciation sartrienne, est lui-même factice, caricatural.