Le film s’ouvre sur une mise en garde : tous les faits présentés sont tirés de l’histoire vraie de Donald Neilson, braqueur et meurtrier qui choqua l’Angleterre dans le milieu des années 70. La cruauté des images est portée par un dispositif d’une grande sobriété. Réalisation feutrée, plans coupés au couteau, mise en scène glaciale : le film est construit à l’image de son personnage principal, brutal et terrifiant.
Préparez-vous à suivre l’itinéraire tortueux d’un fugitif détestable, criminel silencieux, observateur froid et minutieux. Donald Sumpter livre ici une performance remarquable, toute en violence contenue : sourcils froncés, yeux suspicieux, mâchoire crispée, il restitue en parallèle l’austérité glaçante d’une l’Angleterre subissant de plein fouet la désindustrialisation et la crise pétrolière des années 70.
Les ressorts psychologiques et narratifs de La Panthère Noire sont implacables, mettant en lumière de manière crue l’incroyable perversité du délire obsessionnel de Donald Nielson. Ancien soldat fasciné par l’univers militaire et habité par le désir maniaque d’accumuler toujours plus d’argent, ce dernier est aussi captivé par sa propre image et prend plaisir à collectionner les coupures de journaux où il est fait mention de ses braquages (plus de 400 entre 1967 et 1974 !).
Extrêmement documenté, le film évite tout sensationnalisme et s’attache à poser la question suivante : à quel moment la rancœur et l’avarice peuvent-elles se muer en folie meurtrière ? On vous laisse le découvrir par vous-même : âmes sensibles s’abstenir !