La première fois que j’ai vu ce film, j’avais été partagé. A la fois ravi de découvrir un personnage aussi touchant et drôle que l’inspecteur Clouseau de Peter Sellers, surtout grâce au jeu du comédien, irrésistible, mais vite lassé par les nombreuses péripéties satellites de Claudia Cardinale, Robert Wagner et David Niven.


Pourtant, le film est évidemment structuré sur le va-et-vient entre Clouseau et les voleurs. Seulement, la mécanique burlesque fonctionne de manière diamétralement opposée : si elle marche à plein régime avec les pitreries de Peter Sellers, elle apparaît un brin fadasse quand elle est jouée par les autres.


Aujourd’hui, cette dichotomie me parait un peu moins franche. J’ai beaucoup plus apprécié la mise en scène et le rythme lent qu’adopte Blake Edwards pour raconter son histoire. Question d’âge ou d’humeur? Je ne sais pas.


J’aime toujours autant le personnage de Clouseau : sa morgue offensée par sa propre maladresse, son amour sincère et naïf pour son épouse infidèle et son regard perdu d’enfant lorsque un plan ici ou là laisse entrevoir une part de mélancolie déchirante.


Malgré la vilenie du personnage, je suis toujours amoureux de Capucine. Déjà quand j’étais petit, j’étais subjugué par sa beauté, sa finesse, sa féminité classieuse.


La jeune Claudia Cardinale est formidable, jouant sur des tonalités très douces, émouvantes avec une assurance qui m’apparaît plus nette lors de cette revoyure.


J’ai aimé retrouver cette folie, cette outrance chère à Blake Edwards, plus ouvertement assumée dans ces scènes de liesse collective, où l’absurde et la déraison se mêlent naturellement à la frénésie carnavalesque d’un instant, ritournelle du cinéma du cinéaste qu’il est toujours agréable de retrouver, comme un gimmick espéré. Le personnage de Clouseau n’est pas encore au centre de l’attention de Blake Edwards, mais le film constitue tout de même un apéritif de première qualité


Captures et trombinoscope

Alligator
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le 26 avr. 2018

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Alligator

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