C’est l’histoire d’un père débordé par ses gosses après la mort de Madame, il rencontre une donzelle qui leur tape dans l’œil et parvient à les réconcilier non sans avoir un peu décoincé monsieur et poussé la chansonnette tout en luttant contre une blondasse huppée vaguement promise au pater familias… Contrairement à ce qu’une lecture rapide pourrait laisser croire, il ne s’agit nullement de la mélodie du bonheur car les chansons sont secondaires, Julie Andrews manque cruellement et nous sommes quelques années en avance…
Pour être franc, c’est assez mauvais. Ici, le père est plutôt chouette (Cary, forcément), ce sont les gosses le problème, d’affreux moutards mal élevés à qui on rêve de donner des claques pendant la première moitié du film en maudissant un système éducatif ricain permissif jusqu’au ridicule (non, petit merdeux misérable, tu ne joues pas de l’harmonica pendant dix minutes à un concert classique et normalement, tes parents ou tes voisins devraient te l’arracher au bout de trois secondes et tu dois te cacher de honte sous ton fauteuil au lieu de considérer l’interruption qui arrive enfin comme la pire injustice de l’histoire de l’humanité…).
Avec ça, Cary et Sophia se sont tous deux offert un maquillage bengali du meilleur teint qui jure cruellement à l’image et explique très justement que l’introduction n’a pu passer le cap du visionnage lors d’un lointain Ciné-Kloub…
Et pourtant, à un moment, alors que l’histoire terriblement prévisible suit son cours, ils arrivent à la péniche qui n’en est d’ailleurs pas vraiment une, c’est une sorte de maison coloniale flottante parfaitement délicieuse qui donne des envies furieuses de rentrer dans le film à leur place pour apprendre à Cary à la place du lardon grognon comment lancer un peu plus largement sa ligne dans les eaux poissonneuses... et là, par la seule magie de ce simple décor, le film se regarde gentiment, même si je n’en ai déjà aucun autre souvenir digne de ce nom.