Vincent Lindon est attachant, il porte les émotions et la mélancolie comme personne et sans le vouloir on l’aime déjà. Ça fait un moment qu’il trimballe sa carcasse au cinéma, jonglant d’un rôle à l’autre, parfois avec maladresse et mal dans son costard mais il se débrouille et le voilà : prolo, chirurgien, avocat, amoureux , cocu, flic ou voyou …
Alors on continue d’avoir envie d’y croire car c’est notre Lino Ventura d’aujourd’hui.
Dans le rôle de David, chirurgien, il est responsable d’une âme, celle de Romain et ça lui tient sacrément à coeur, un peu trop pour être crédible. Des médecins investis à ce point sur un jeune patient, c’est un peu démesuré, de plus le gamin n’est pas facile, il est exclusif. C’est pas un médecin mais un père qu’il réclame, pour faire face à sa sale maladie. David est accroché à ce môme depuis plus de douze ans.
Quentin Challal est Romain, il ne joue pas toujours juste mais il a un regard profond et ça le rend touchant. Il est malade et blessé alors il se rebelle trop brusquement et avec gaucherie.
Puis débarque l’étrange Emmanuelle Devos, médecin qui va prendre le relais auprès de Romain suite au départ de David . Elle est calme, puissante. C’est une sacré comédienne qui traverse les années avec de plus plus de grâce et de maturité. Elle était jolie, elle est devenue belle .
Alors malgré un bon casting, le scénario en fait trop, on a du mal à croire à ce dévouement envers et contre tout, ça manque de subtilité c’est trop mélodramatique, trop surréaliste, trop tout.
Delphine Gleize peut encore faire bien mieux , elle sait déjà véhiculer de l’émotion maintenant il faut la canaliser.
Chroniques par le Blog Cinévu