Annie soit qui mal y pense
En 1925 Mary Pickford est probablement la femme la mieux payée du monde et, paradoxalement, n'arrive pas à quitter ses éternels rôles de gamine primesautière qui lui ont apportés fortune et gloire...
Après un nouvel essai raté dans un rôle plus adulte, la mignonnette replonge une fois de plus dans ce qu'on attend d'elle et s'écrit sous pseudonyme l'histoire de ce garçon manqué qui vivote dans le New-York miséreux du centre ville entre les gangs de voyous et le père policeman...
On retrouve tout ce qui fait le charme de la bande dessinée d'alors (le film en deviendra d'ailleurs une deux ans plus tard), les terrains vagues, les guerres de mômes, la débrouille au sein des communautés toutes plus marquées les unes que les autres, les Africains, les Chinois, les Juifs, les Pollacks, les Irlandais... de ces derniers, notre petite Annie tient un caractère de cochon et un bon fond qui ne saurait mentir qui pourra toujours servir quand la situation se dégradera...
Pickford embauche ici un réalisateur plus prestigieux qu'à l'ordinaire, William Beaudine, ce qui ne sera pas sans complications tant la belle a l'habitude de se diriger toute seule, mais le film y gagne une jolie teinte de vraie petite vie ou chaque brique lancée, chaque repas pris, chaque coin de rue boueux offre une authenticité de cinéma qui n'est pas sans importance dans le charme de l'ensemble.
A noter des scènes très étonnantes comme toute la partie médicale et cette émotion à l'ancienne qui donne l'impression d'être dans une chaumière du siècle passé.
Mais sinon, même si William Haines et tous les autres sont parfaits, on ne regarde que le minuscule petit bout de femme qui arrive encore à 33 ans à nous faire croire qu'elle en vingt de moins et que toutes les pensées douteuses qui viennent à l'esprit tombent par conséquent sous le coup de la loi et de la morale publique et on profite sans fausse honte de ces aventures féminines d'un Bicot mâtiné de mélo qui balance tout de même des torgnoles comme personne.
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